2011-03-17

Hillary Clinton en Tunisie : « Cette révolution a suscité tellement d'espoirs, nous devons maintenant les transformer en résultats»

La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a fait escale à Tunis, au cours de sa tournée en Afrique du Nord. Si sa visite n'a pas été bien appréciée par tous, elle a réaffirmé la nécessité pour la Tunisie et l’Égypte de devenir des "modèles du type de démocratie" que Washington souhaite voir émerger.
Hillary Clinton a poursuivi sa tournée en Afrique du Nord avec une escale en Tunisie. Arrivée tard mercredi soir du Caire, Mme Clinton a rencontré jeudi 17 mars le président par intérim, Fouad Mebazaa, et devrait aussi s’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Mouled Kefi et le Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
La secrétaire d’État américaine a estimé que la Tunisie était « l’épicentre » des révoltes du monde arabe. « Cette révolution a suscité tellement d'espoirs, nous devons maintenant les transformer en résultats, et cela passera par une réforme économique et une réforme politique », a-t-elle déclaré.
Hillary Clinton a promis une aide internationale au nouveau gouvernement. « Je vais envoyer une délégation des États-Unis, car nous voulons savoir ce que veut la Tunisie », a-t-elle promis. « Nous ne voulons pas venir et dire "Voilà ce que pensent les États-Unis !" », a-t-elle insisté en annonçant la tenue « dans quelques mois [d’] une conférence de pays donateurs ».
Au Caire, avant de partir pour Tunis, elle avait souligné que, pour Washington, il était essentiel que l'Égypte et la Tunisie, les pays frontaliers de la Libye (est et ouest), « soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir ». C'est « un enjeu énorme », avait-elle insisté.
Hillary Clinton devait en outre rendre visite au Croissant-Rouge tunisien, auquel elle a offert du matériel, et qui est mobilisé par la crise humanitaire provoquée l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la situation chaotique en Libye.

2011-03-09

Forbes : Carlos Slim est encore à la tête des archimilliardaires du monde

Les Etats-Unis et la vieille Europe poursuivent leur déclin dans la liste Forbes 2011, où le Mexicain Carlos Slim reste l'homme le plus riche du monde et les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) affichent une progression insolente.

Pour la deuxième année consécutive dans le classement annuel du magazine, l'homme le plus riche du monde n'est plus un Américain mais le Mexicain Carlos Slim (74 milliards de dollars), qui devance Bill Gates (56 milliards), même si le co-fondateur de Microsoft doit sa deuxième place à l'importance de ses donations.

En un an, le roi mexicain des télécommunications et sa famille ont accru leur patrimoine de plus de 20 milliards de dollars.

Chez les puissants de la planète, la crise est bien oubliée: le nombre total de milliardaires est de 1.210 en 2011, un record absolu depuis 25 ans que ce classement existe, et 214 de plus que l'an dernier. Tous ensemble, ces oligarques pèsent 4.500 milliards de dollars, plus que le produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne, souligne Forbes.

Les Etats-Unis restent en tête avec 413 milliardaires, mais ils ne représentent plus que 33% des milliardaires de la planète contre 40% l'an dernier et 50% il y a dix ans.

Et l'Europe, encore continent numéro 2 en 2010 avec 248 milliardaires, est battue par la région Asie-Pacifique qui prend sa place au classement et bondit de 234 à 332 milliardaires, presque 100 richissimes de plus en une seule année.
 
Si l'Europe conserve un rang honorable avec 300 milliardaires --52 de plus que l'an dernier-- c'est surtout grâce à la Russie, qui sauve la vieille Europe occidentale.

Parmi les dix premières fortunes mondiales, le Français Bernard Arnault (LVMH, luxe) et l'Espagnol Amancio Ortega (Zara, habillement) sauvent la mise, les autres sont indiens (2), américains (4), mexicain (1) et brésilien (1).

Pour la première fois, Moscou bat New York en nombre de milliardaires et devient la ville du monde qui en compte le plus: 79, soit 21 de plus en un an, contre 58 à Manhattan.

"Ces résultats reflètent les changement extraordinaires qui se produisent dans l'économie mondiale", a estimé au cours d'une conférence de presse Steve Forbes, rédacteur en chef du magazine. "La grosse histoire, c'est ce qui se passe dans ce qu'on appelle les BRIC. Le leadership des Etats-Unis se réduit, c'est une vraie tendance de fond", a-t-il souligné.

"La Russie passe de 60 à 101 (milliardaires), la Chine de 69 à 115, Hong Kong de 25 à 36, l'Inde de 49 à 55... L'économie se relève, mais pas partout de la même façon", a-t-il commenté.

"Les maîtres mots sont: BRIC, matières premières, Asie-Pacifique. Le Japon qui semblait devoir conquérir le monde il y a 20 ans se tait, les Etats-Unis sont enlisés, et l'Europe se maintient grâce à la Russie", a poursuivi M. Forbes.

"La Chine a vraiment donné le +la+ cette année", a renchéri Luisa Kroll, une des responsables de la rédaction. Selon elle, "il est plus facile de devenir riche aujourd'hui en s'installant à Shanghaï" qu'ailleurs. L'Asie, surnommée "l'usine à milliardaires", en produit de plus en plus, outre les 115 Chinois il faut compter avec 55 Indiens, 26 Japonais et 14 Indonésiens. Leurs richesses proviennent de l'immobilier, de l'industrie manufacturière, de la mode et du commerce de détail.

Le Proche-Orient et l'Afrique comptent eux aussi 19 nouveaux milliardaires, notamment la Turquie avec 10 riches de plus, soit 38 au total.

Enfin Mark Zuckerberg, le co-fondateur du réseau social Facebook, bondit à la 52ème place avec une fortune estimée à 13,5 milliards de dollars, mais tout a un prix: il n'est plus le plus jeune. A 26 ans, il est battu par son collègue Dustin Moskovitz, également co-fondateur de Facebook, qui fait son entrée au club au 420ème rang, et est âgé de 8 jours de moins que lui.