2011-02-10

La ruée vers la fusion des plus grandes bourses planétaires

Hier, nous avons appris que le Groupe TMX, qui exploite la Bourse de Toronto et la Bourse de Londres, vont bientôt fusioner en vue de créer un des plus grands marchés boursiers au monde. Si la fusion serait approuvée, tout rapport d'échange des actions serait proche de la valeur boursière actuelle de chacune des sociétés, ce qui conférerait à la nouvelle entité une valeur d'un peu plus de 6 milliards $.
Aujourd'hui, nous apprenons que NYSE Euronext et Deutsche Borse compte aussi fussionner. L'alliance entre NYSE Euronext et Deutsche Borse créera la plus importante Bourse au monde au chapitre des revenus et des profits, mais celle de Londres et de Toronto restera la plus grande pour le nombre d'inscriptions, a insisté M. Rolet. Ainsi, Londres et Toronto deviendront une place boursière spécialisée dans les mines et les ressources naturelles, qui sont leur principale force et dont le potentiel de croissance est très important. À Londres, les analystes ont été très critiques sur ce qui est annoncé comme une fusion entre égaux, mais qui est, dans les faits, une prise de contrôle du Groupe TMX par le London Stock Exchange, qui détiendrait 55% de la nouvelle entreprise. C'est un rapprochement qui arrive trop tard et qui ne donnera pas à la Bourse de Londres un accès au marché américain, ont souligné des analystes. 

3 comments:

  1. Le projet de fusion entre Deutsche Börse et Nyse Euronext a relancé les inquiétudes sur une marginalisation accrue de la place financière de Paris, les autorités françaises se déclarant jeudi attentives au maintien d'une part importante de l'activité de la nouvelle entité boursière dans l'Hexagone.
    par Alexandre Boksenbaum-Granier

    Deutsche Börse a déclaré mercredi être en discussions avancées en vue de racheter Nyse Euronext, une opération, dont les modalités devraient être annoncées mardi prochain, qui fait craindre que l'essentiel de l'activité de la Bourse paneuropéenne échappe à Paris, accentuant ainsi son isolement face à Francfort et New York.

    "L'opération (?) entérine une perte d'influence de la Place de Paris", a déclaré à Reuters Jean de Castries, directeur général d'Equinox Consulting, cabinet de conseil en organisation et en management spécialisé dans le secteur financier. "Ce que l'on voit c'est que, dans la nouvelle entité, les décisions stratégiques vont se jouer entre Francfort et New York."

    "La place de Paris, elle, sera suiveuse (...) Au sein de la nouvelle entité, Paris va être essentiellement un bureau commercial pour garder le contact avec les clients et favoriser le listing des grandes entreprises françaises. Paris va donc avoir un rôle extrêmement limité."

    Désireuses d'éviter pareil scénario, les autorités françaises ont souligné qu'elles seraient particulièrement attentives à l'évolution du projet de fusion, alors que la nouvelle entité, si elle est constituée, comptera deux sièges sociaux, l'un à New York et l'autre à Francfort.

    LES AUTORITÉS FRANÇAISES SUR LEURS GARDES

    "Je regarde ça avec beaucoup d'attention et avec un soucis évident pour la sécurité et la stabilité des marchés (...) Je regarde ça aussi avec le soucis de maintenir et de développer la valeur sur le territoire français", a réagi Christine Lagarde, ministre de l'Economie.

    ReplyDelete
  2. Que son futur propriétaire ait son siège à New York ou à Francfort, la Bourse de Paris semble condamnée à occuper un strapontin sur la scène financière internationale, aboutissement d'un lent déclin engagé depuis une dizaine d'années.
    NYSE Euronext, l'opérateur transatlantique qui gère la Bourse de New York (New York Stock Exchange) et celle de Paris, fait depuis vendredi l'objet d'une bataille boursière entre la Bourse de Francfort (Deutsche Börse) et l'autre grande bourse américaine, le Nasdaq associé à son petit concurrent ICE.
    "A chaque nouvelle consolidation, le rôle de Paris s'amenuise. En cas de rapprochement avec Deutsche Börse ou avec le Nasdaq, elle sera perdante dans les deux cas", souligne Renaud Murail de chez Barclays Bourse.
    Si la fusion avec Deutsche Börse était entérinée, le nouvel opérateur aura deux sièges, à New York et Francfort, abandonnant son quartier général parisien. Si l'option Nasdaq devait l'emporter, ce dernier a clairement dit que sa priorité était à la constitution d'un pôle boursier américain fort.
    "La Bourse de Paris aura beaucoup moins son mot à dire, ce qui pose une question inquiétante: que reste-t-il de la puissance de frappe de la place financière parisienne au niveau mondial ?", interroge Christian Parisot, économiste chez Aurel.
    Dans ce combat, engagé entre pôles financiers de la planète, le premier sang a coulé lors du rachat en 2007 d'Euronext (qui coiffe non seulement la bourse de Paris mais aussi celles d'Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne) par le NYSE.
    Depuis, "le centre de décision n?a jamais été à Paris, mais à New York, malgré les dénégations des dirigeants", dit sur son blog Georges Ugeux, ancien vice-président de la Bourse de New York.
    Paris, qui reste toute de même la quatrième place financière mondiale derrière New York, Londres et Tokyo, accumule plusieurs handicaps. Elle est notamment beaucoup moins attractive que Londres, Genève ou les places asiatiques en termes de rémunération et de fiscalité.
    Depuis la crise, Londres est devenue encore plus nécessaire pour les banques d?investissement, entre autres parce que la majorité des "hedge funds" (fonds spéculatifs) y sont basés.
    Une nouvelle fusion entre opérateurs boursiers ne devrait donc pas changer grand chose.
    Cela va certes conduire à "une nouvelle réduction des effectifs parisiens de NYSE Euronext et à une baisse des volumes de transactions, mais ceux-ci ont déjà été divisés par deux depuis les années 2000", dit M. Murail.
    "A part cela que reste-t-il encore à perdre ?, ajoute-t-il.
    Certains spécialistes avancent qu'un nouveau rapprochement avec les Etats-Unis pourrait être préférable à un mariage allemand.
    La Bourse de Paris "sera adossée à un groupe vraiment monstrueux et se retrouverait finalement moins marginalisée en Europe qu'avec Francfort alors qu'une union allemande l'aurait reléguée au rang de place provinciale", estime Jean-Louis Mourier de chez Aurel.
    "S'il y a un accord entre les américains et NYSE Euronext pour mettre en commun leurs clauses d'agréments (qui autorisent un investisseur à accéder à telle ou telle plate-forme boursière, NDLR), alors Paris pourra peut-être même obtenir quelques parts de marché supplémentaires", ajoute-t-il.
    Enfin, selon M. Murail, "la technologie de Nasdaq OMX, plus poussée que celle de Deutsche Börse, peut conduire à une baisse du coût des transactions et donc à une meilleure attractivité de NYSE Euronext par rapport aux plates-formes alternatives", ces nouvelles bourses tout électronique qui mènent une dure concurrence aux places traditionnelles.

    ReplyDelete
  3. Le directeur général de l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext, Duncan Niederauer, a défendu mercredi son projet de fusion avec Deutsche Börse, le jugeant plus pertinent sur le plan stratégique qu'un rachat par le Nasdaq et l'ICE, synonyme de démantèlement.
    "Nous essayons d'expliquer aux gens qu'il s'agit du prix d'aujourd'hui contre les opportunités de création de valeur de demain", a déclaré M. Niederauer sur la chaîne financière américaine CNBC.
    Les actionnaires de l'opérateur des Bourses de New York et Paris doivent se prononcer entre une fusion avec Deutsche Börse, voie choisie par le groupe, et la contre-offre du Nasdaq et de l'IntercontinentalExchange (ICE), supérieure financièrement de 21% mais rejetée par le conseil d'adminstration de la cible.
    "J'ai du travail, surtout lors des rencontres avec les actionnaires à venir, pour expliquer plus clairement les opportunités de création de valeur que la fusion avec Deutsche Börse (...) présente pour les actionnaires", a reconnu le patron de NYSE Euronext.
    "Notre stratégie a été de nous diversifier en termes de classes d'actifs, de présence géographique", a-t-il expliqué. Les promoteurs de la contre-offre "disent que ce n'est pas l'avenir, qu'il faut avoir des plateformes spécialisées comme il y a quelques années, quand on était soit dans les actions, soit dans les produits dérivés", a continué M. Niederauer.
    "Nous pensons que disposer d'activités (...) à toutes les étapes de la cotation de titres, avant, pendant et après, c'est l'avenir, là où se situent les opportunités de croissance", a-t-il poursuivi.
    "Démanteler la société et la séparer en diverses activités me semble incohérent avec les tendances que l'on observe partout", a-t-il jugé.
    Nasdaq et ICE veulent se partager NYSE Euronext, le premier récupérant les activités d'échanges d'actions et le second de produits dérivés.
    Un groupe issu d'une fusion entre le groupe transatlantique et Deutsche Börse créerait à l'inverse la première Bourse mondiale, particulièrement puissante sur le terrain des produits dérivés et présente des deux côtés de l'Atlantique.
    L'objectif à terme est une couverture des marchés 24 heures du 24 et dans le monde entier, grâce à des accords avec des Bourses asiatiques.

    ReplyDelete