2011-06-28

Christine LAGARDE succède à DSK à la tête du FMI

Christine Lagarde, la ministre française des finances a été nommée, ce Mardi 28 Juin directrice du FMI. A 50 ans, elle prendra ses fonctions dès le 5 juillet prochain. A 19h35, le FMI a annoncé officiellement la nouvelle dans un communiqué. Les responsables du magazine Forbes, qui l'ont placé l'année dernière à la dix-septième place du classement des femmes les plus puissantes du monde, devront certainement  réviser leur classement. Après avoir été la première présidente du gros cabinet d'avocats américain Baker & McKenzie, après avoir tenu plus de quatre ans à Bercy (quand sept ministres s'y étaient succédé en sept ans), la ministre est aussi la première femme à assurer la direction de l'un des organismes internationaux les plus prestigieux, et cela à l'un des moments les plus forts de son histoire, au sortir de l'une des plus graves récessions mondiales, et à la suite de l'affaire de son compatriote Dominique Strauss Kahn. Ainsi, elle devient la première femme à prendre les reignes de cette institution internationale. La dernière inconnue majeure était la position des Etats-Unis, demeurés jusqu'à mardi neutre sur la question. Aujourd'hui, le trésor Timothy Geithner a fini par exprimer le choix US, en annonçant que Washington soutenait Christine Lagarde, saluant son « talent exceptionnel » et sa « grande expérience ». Vue le risque de défaillance des USA de payement de sa dette publique fin Aout, il y avait du doute quant à sa position de la candidature de Largarde. Dès lors, les jeux étaient faits. Répartis au prorata des contributions au FMI, les droits de vote au conseil d'administration donnaient largement l'avantage à la Française : l'Europe en détient 40%, les Etats-Unis 17% et la Chine, la Russie et le Brésil, trois fortes composantes des BRIC, avaient déjà annoncé plus ou moins explicitement leur ralliement.
Née le 1er janvier 1956 à Paris de parents enseignants, Christine Lagarde est diplômée en sciences politiques, titulaire d'une maîtrise d'anglais et d'un diplôme de droit social et de la concurrence. Ses proches vantent sa «culture de la négociation multilatérale» et ses «réseaux». Elle explique que les femmes «projettent moins de libido, moins de testostérone» en politique. «Cela aide» de ne «pas nécessairement investir nos egos dans une négociation», disait-elle en octobre 2010 à la chaîne américaine ABC. Pour cette ancienne championne de natation synchronisée, mère de deux enfants, les débuts dans l'arène politique française n'ont toutefois pas été sans couac. Fraîchement débarquée de Chicago en juin 2005 pour rejoindre le gouvernement d'alors au Commerce extérieur, elle avait été rappelée à l'ordre pour avoir critiqué le droit social français (protecteur du salarié), des propos trahissant une sensibilité libérale très américaine. Elu président, Nicolas Sarkozy la fait monter en grade en juin 2007: après un passage éclair à l'Agriculture, elle devient la première femme ministre de l'Economie et des Finances d'un gouvernement français. Elle a vécu sept ans aux USA et elle s'est distinguée par sa bonne gérance de la crise financière.
La nomination de Largarde devrait rassurer les places financières internationales quant à la poursuite de la politique de soutien de l'institution aux économies en difficulté. Une politique farouchement défendu par DSK. On attend donc à une embelli des bourses Européennes pour la séance de demain.

2011-06-26

Tunisie : Nearshore, Offshore versus Onshore, Outshore

L’externalisation offshore/nearshore est un sujet abordé à plusieurs reprises dans le débat public. Le positionnement de la Tunisie sur la chaine de valeur, le rendement de ce secteur par rapports à la résorption du chômage, la maitrise des langues sont des éléments déjà identifiés. Il reste qu’avec des prévisions à 160 Milliards de dollars en 2012, le marché de l’externalisation offshore présente un gisement important de croissance économique.
La Tunisie d’après la révolution a montré au monde entier qu’elle est entrée de plein pied dans l’ère du numérique, qu’elle est à la pointe des technologies de communication, et que sa jeunesse instruite est son fer de lance. D’ailleurs, les services d’externalisation ont été très peu perturbés par les évènements de janvier. Ces évènement sont désormais resté dans le cercle social et politique et ont assez peu débordé ailleurs.
L’offsohore n’est pas nouveau en Tunisie. Du coup, il serait utile d’évaluer l’état actuel et d’énumérer les vecteurs d’amélioration. Toutefois, l’expérience de la Tunisie en Textile est de loin plus ancienne que son expérience en automative et son expérience en automative est assez différente de son expérience en informatique. D’où l’intérêt de la catégorisation que je propose ci-dessous. A chaque catégorie, je mets en exergue l’importance de maitriser la chaine de bout en bout (à mon sens, il s’agit d’un pallier supérieur de maturité)
1. Des secteurs assez anciens qui ont atteint la maturité (ou presque) : le textile (en tête de liste), le cuir et les chaussures, les industries mécaniques et électriques.
Etat actuel : Malgré l’expérience accumulée, nous ne maitrisons que des bouts de la chaine 

- En textile, on sait faire de la confexion mais nous sommes assez faible à la coupe et trop faible à la fabrication des matières de base du genre boutons, tirettes et m tissu). 

==> Vecteur de croissance : la maitrise de la toute la chaine de bout en bout (d’autant plus que les investisseurs tunisiens dans ces secteurs disposent de réseaux et de capitaux pour le faire. Donc, il faut absolument les inciter. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux se positionne dans une zone de confort et de satisfaction).
- De m pour les cuir et chaussures 

==> Vecteur de croissance : la maitrise de toute la chaine de bout en bout (améliorer la fabrication des semelles en quantité et en qualité. Nous sommes assez loin sur ce vecteur)
- L’industrie électrique et mécanique : vue la taille de l’économie et l’avancée qu’ont plusieurs pays dans l’outsourcing il ne nous sera pas possible de maitriser la chaine de bout en bout dans le futur proche.
==> Vecteur de croissance : le passage de la fabrication de composants vers la fabrication d’équipements. (ne pas se contenter de fabriquer des filtres, des cables et des circuits électronique uniquement mais aussi fabriquer et livrer des moteurs de véhicule par exemple)
2. Des nouveaux secteurs à forte croissance (secteurs d’avenir) : Les énergies renouvelables, la banque, la finance, l’assurance et les télécoms
Il s’agit de secteurs à très fortes capacités d’employabilité et à très bonne facturation. MAIS, difficilement transférable notamment pour la partie métier.
Etat actuel : nous avons réussi d’attirer les métiers support mais très rarement le coeur du métier
==> Approche : travailler, encore, sur le volume sur le court et le moyen terme. + travailler sur des niches sectorielles (des sujets d’innovation et de recherche) sur le long terme. Ceci nous permettra de s’imposer et de forcer la maitrise de tte la chaine.
3. L’informatique : (vue sa spécificité, je classe ce secteur dans une catégorie séparée)
Constat : Trop de TMA, TRA et/ou de réalisation nous ne permet pas de lancer une véritable industrie informatique. 

La bureaucratie et/ou les soucis de l’infrastructure (en dehors des poles dédiés) tue les projets et entrave notre capacité opérationnelle. 

Vecteur de croissance : maitriser le turnover important des compétences en valorisant l’expérience et en moinaitisant la fidélité. 

Lancer des projets phare nationaux exportable dans un second temps. 

Passer de la TMA, TRA et/ou réalisation à la maitrise de la chaine de bout en bout.

==> Maitriser la chaine de bout en bout
Je souhaite aussi sensibiliser les intervenants quant aux point suivants :
1. Le nouveau discours et le nouvelle argumentation à présenter à nos clients potentiels (de nouveaux slogans qui seraient en phase avec les exigences de l’après révolution). Désormais, les arguments d’hier du genre stabilité sécuritaire et politique et le bas coût ne sont plus en phase avec les exigences de la phase que traverse la Tunisie.
2. Quels changements d’approche en cas où il y aurait un changement politique et idéologique en Tunisie ? Je pense notamment au courants politiques qui ont été exclus à l’époque ZABA dont les communistes, les théocrates et les nationalistes.

Le changement d’approche serait, désormais, de réduire la "fuite" des investisseurs qui ne nous partageraient plus les m valeurs d’avant et de booster la croissance pour les nouveaux investisseurs qui sont sur la m longueur d’onde que la nouvelle idéologie politique.
C'est bien la maitrise de la chaine de bout en bout qui favorisera l’épanouissement. Parce que mettre des diplomés d’IHEC ou des ingérieurs qui ont fait prépa pour faire du support métier/techique ou pour faire du test est de loin le garant de l’épanouissement. Il ne faut être inquiet de les trouver une année après crier dans la rue, crier leur intelligence, leurs, sacrifices (et parfois celle de leurs familles) et leurs perspectives "sacrifiés". Le bout en bout est désormais une valorisation d'une intelligence en mouvance perpétuelle. Pour cette jeunesse les études ont depuis longtemps et pour toujours un ascenseur social et économique. A bon entendeur Salut !

2011-06-14

Les TIC : quel avenir ?

A ce temps où la communication autour du Forum annuel de l'Atuge (Association des Tunisiens des Grandes Ecoles) atteint son apogée, je reviens sur mes registre pour publié un CR de l'une des conférence du forum 2010 (un cr que j'ai co-écris avec un ami à la dite assiciation). Il s'agit de la conférence atuge "les tic est ce que c'est l'avenir ?". Avant gout avant le GO pour l'édition de 2011.

Les échos d’une manifestation culturelle ou d’affaires s’estompent, à peine que les lumières d’une autre s’allument. C’est ainsi que nous aimons, nous les Tunisiens en France, le paysage de l’activité tunisienne à Paris. Notre curiosité et l’amour que nous portons dans le cœur pour servir notre pays et plaider pour une coopération francotunisienne globale, nous poussent à afficher disponibilité et enthousiasme. De mai à juin, pas moins de cinq manifestations tunisiennes communautaires se sont déroulées à Paris. L’Atuge France (l’Association des TUnisiens des Grandes Ecoles), avec son forum annuel, a ouvert le bal le 30 mai. Le groupement des sociétés Nearshore services a pris la relève le 03 juin et ce avant de passer la main aux organisateurs du SITAP du 04 au 06 juin. Les hommes d’affaires tunisiens établis en Europe prennent la relève pour leur 12ème réunion annuelle le 05 juin. Le 19 juin, c’est l’équipe du magazine 00216 qui organise son premier championnat de «Chkobba» (Scopa, jeux de cartes) à l’esplanade Habib Bourguiba sur les quais de la Seine. Autant de manifestations pour relativiser le dépaysement et favoriser les rencontres. Dans ce qui suit, nous nous intéressons au forum de l’Atuge France et plus précisément à la conférence « Les TIC, est-ce l’avenir ?».
 
Vue la position de choix qu’occupe la Tunisie en termes d’attraction d’IDE, notamment celles opérant dans les TIC (les Technologies de l’Information et de la Communication), le club Technologies de l’Atuge France a choisi de lancer le débat autour de l’avenir des TIC au niveau planétaire. Ceci permettra d’anticiper le nouveau positionnement des pays émergents, dont la Tunisie, sur l’échiquier des TIC. Nous avons été, agréablement pris, par le nombre des présents (Atugiens venus de Tunis, de Londres et de Francfort pour partager avec ceux qui sont basés en France idées et valeurs) et la qualité du débat. Les TIC sont en évolution perpétuelle. Les ruptures technologiques et les crises économiques ne cessent de redistribuer les cartes entre les acteurs (individusentreprises et pays). Ce constat est considéré comme une véritable opportunité pour lespays émergents pour créer de la richesse, de l’emploi et pour atteindre le développement escompté.
 
Les TIC ont changé la planète

« Les TIC regroupent les moyens et techniques utilisés dans le traitement et la transmission des informations. Il s’agit d’un secteur extrêmement vaste et omniprésent, incluant la micro-électronique, les serveurs, les réseaux informatiques, le multimédia, l'ecommerce et les services tel que l’outsourcing IT ». C’est ainsi que Monsieur Thierry
MENNESSON (ACCENTURE, directeur mondial du conseil en stratégie et transformation IT) définit les TIC. Les TIC évoluent et rendent le monde plus intelligent. Cette évolution se fait aussi bien sur le plan technologique que sur le plan tarifaire. A performance égale, les coûts ne cessent de baisser. A titre d’exemple, comme le confirme Monsieur Ouahid SEGHIR (IBM Global Services, Industry Executive Consultant - IT Strategy), le prix d’un Gigabyte de disque qui coûtait environ 200 000$ dans les années 80 ne coûte que 0.07$ aujourd'hui. Sur le plan technologique la transformation est, également, ahurissante.
Nous assistons, aujourd’hui, à plusieurs évolutions majeures dans les TIC ; voire même à une métamorphose : Primo, l’émergence du Cloud Computing rend les entreprises, jusqu’à présent propriétaires de leurs infrastructures et plateformes informatiques, des simples utilisatrices. Secundo, nous assistons à une véritable multiplication de données et de terminaux. Ceci obligera les entreprises à se pencher sur la résolution des problématiques liées à la gestion des données destinées à des terminaux différents et à développer des plateformes multi-canal.

Tertio, il y a une tendance majeure vers l'utilisation intelligente des données. Les entreprises se dotent de plus en plus de capacité de traitement et d'analyse des données.
Quarto, la collaboration fluide (réseaux sociaux, web 2.0 et web 3.0) ne cesse de se confirmer en tant que tendance TIC indispensable dans les prochaines années. En effet, l’interaction de l'entreprise avec son écosystème (ses clients, ses fournisseurs et ses employés) a changé avec l'avènement des réseaux sociaux. Comme le confirme Monsieur Ouahid SEGHIR, le monde devient un petit village de plus en plus outillé, de plus en plus interconnecté et de plus en plus intelligent. Ces évolutions ont eu un impact fort sur les entreprises. Par exemple, les industriels utilisent aujourd'hui des robots pour automatiser les chaînes de montage et les banques de détail utilisent les
distributeurs d’argent pour servir leur clientèle tout en diminuant les coûts. Toutes ces
évolutions sont devenues possibles grâce aux TIC. Monsieur Nils FONSTAD (eLab INSEAD/MIT, membre du Forum Economique Mondial) rebondit sur l'idée pour ajouter que les TIC améliorent globalement les performances des entreprises. D'ailleurs, il rappelle l’initiative de PROCTER & GAMBLE qui a créé un centre de services partagés IT

supportant toutes les Business Units qui le constituent. Cette opération a permis à chaque BU de se recentrer sur le cœur de son métier et de mieux répondre aux besoins de ses clients, bien sûr tout en réduisant les coûts à long terme.
 
Quelle place pour les pays émergents sur l’échiquier des TIC ?

Monsieur Jean-Michel HUET (BearingPoint, responsable de l’entité Emerging Markets et expert dans le secteur des Télécoms & Media) nous a rappelé que les TIC ne sont pas simplement l’exclusivité des pays développés. Beaucoup de pays émergents voient dans les TIC un vecteur de développement économique et social. Les TIC créent de la croissance dans ces pays. Un rapport récent de la Banque Mondiale approuve ce constat.

En effet, si l’augmentation du taux de pénétration du mobile de 10% se traduit par une croissance de 0,6% du PIB en France, celle-ci induit une croissance de 0,8% du PIB dans un pays émergent. Aussi, les TIC contribuent d'une manière significative à la création des emplois dans ces pays. A titre d’exemple, l’arrivée d’un nouvel opérateur mobile (Digicel) en 2005 à Haïti a fait passer le taux de pénétration de la téléphonie mobile de 5% en 2006 à 33% en 2008 et a engendré la création de 90 000 emplois directs et indirects (estimation BearingPoint). Il ajoute que les Télécoms ont représenté 1/4 de la croissance du pays pendant cette période.
Outre les Télécoms, les TIC participent au développement des autres secteurs. Elles se substituent aux équipements et à l'infrastructure nécessaires au développement des économies des pays émergents : En Afrique, où 1/4 des routes seulement sont goudronnées, les TIC permettent aux agriculteurs de suivre les prix de vente des produits agricoles sur le marché sans être obligés de se déplacer. Grâce à ses plateformes informatiques, FoodNet a rendu ce service possible en Ouganda. Dans le même sens, Monsieur Michel HUET affirme que certains pays émergents innovent dans les usages des TIC et devancent les pays développés. L’explosion du m-payment, qui représente 1/3 du transfert du cash au Kenya, du m-health et du télé-enseignement dans les zones rurales sont des exemples qui illustrent ce constat. 
Monsieur Imed AYADI (Président du Get’IT et directeur général des opérations chez OXIA) confirme ces points en prenant la Tunisie comme exemple. Le gouvernement Tunisien a misé, assez tôt, sur les TIC pour créer de l’emploi et de la richesse. Les plans stratégiques de l’état le témoignent clairement. Il rappelle que la Tunisie se focalise, également, sur l’outsourcing des services IT. D’ailleurs, le gouvernement a lancé plusieurs projets pour améliorer son positionnement à l’international dans ce créneau. Monsieur Christian MANIVEL (Fondateur et PDG de cabinets de conseil en stratégie et organisation des entreprises) nous a rappelé les fondamentaux de l’outsourcing des
services IT. Il s'agit, avant tout, d'un contrat de service assujettis de résultats formalisé et d’un prix. Donc, c’est un métier qui nécessite un vrai savoir-faire et une bonne maîtrise du service externalisé : « on n’externalise bien que ce qu’on gère bien ». Même si, aujourd'hui, l’outsourcing IT se présente sous des nouvelles formes (Managed services, Infogérance, SaaS, etc.), il a conservé les mêmes fondamentaux. Monsieur Thierry MENNESON a enchainé pour nous rappeler les principaux facteurs d’attraction d’un pays pour les activités d’outsourcing. Selon lui, il s'agit, essentiellement, de l’attrait financier (salaires et taxes), la qualité et la disponibilité des compétences (les
pays qui ont une forte population comme l’Inde et la Chine sont, d’ores et déjà, plus avantagés), la qualité de l'environnement (infrastructure, politique, concurrence, etc.) et enfin le respect des lois de la propriété intellectuelle. Depuis cinq ans, les leaders dans ce créneau sont l’Inde, la Chine et la Malaisie. Les pays de l’Europe centrale commencent à devenir plus compétitifs, mais les coûts salariaux commencent aussi à augmenter. Les pays de l’Afrique du Nord restent toujours attrayants. Selon un classement dressé par ACCENTURE, l’Egypte fait partie des 10 premières destinations, la Tunisie des 20 premières et le Maroc des 30 premières. Les pays de l’Afrique du Nord ont gagné environ 10 places dans ce classement au cours des dernières années. Néanmoins, pour le cas de la Tunisie, deux facteurs d’attraction sont structurellement impossibles à améliorer : il s’agit du coût salarial (une baisse des salaires implique une baisse du niveau de vie) et de la disponibilité en masse des compétences.
 
Les compétences : l’indispensable pour le développement des TIC


La question des compétences apparaît comme un élément clef dans le débat sur l’avenir des TIC. Monsieur FONSTAD nous a informé qu’il a mené des recherches sur la compétitivité des pays dans les TIC à l’INSEAD. Il a réussi à démontrer que 59% de la compétitivité d’un pays peut être expliquée par les compétences des individus du pays (e-competencies). Ces compétences peuvent être répertoriées en trois types. Le premier type est dit « General skills » ; il consiste à l’illettrisme et les compétences de base (de types langues et mathématiques) ; d’ailleurs point d'excellence de la Tunisie. Le deuxième type est dit « occupational skills » et regroupe des compétences plus
opérationnelles (technologies, gestion d’équipe, etc.). Et le troisième, « global knowledge economy talent » concerne les compétences managériales de haut niveau. Globalement, la Tunisie obtient un rang très honorable dans le eLab's skills Pyramid (classement INSEAD). Avec un score de 4.78/5 , elle est positionnée juste derrière le Japon et devant Hong-Kong. Néanmoins, il faut rester vigilent. Si la note du premier type des compétences a tendance à s’améliorer (+2%), la note du deuxième et du troisième type (-4%) a plutôt tendance à se détériorer. Monsieur AYADI a affirmé qu’il n’est pas toujours facile de trouver des managers ayant une bonne culture générale et une bonne connaissance du monde l’entreprise. Il nous a rappelé, par ailleurs, que pour attirer les hauts profils en Tunisie, il faut, absolument, s’aligner sur les normes internationales en termes de salaire et de qualité de travail. Le spectre du recrutement, aujourd’hui, est désormais la planète.

« Les compétences dans les TIC se développent tout au long de la carrière », « Les professionnels des TIC doivent bien gérer leurs carrières » nous a lancé Monsieur Said ELINKICHARI (Cabinet de recrutement GEC, directeur général). En plus des expériences à l’étranger, il a insisté sur des aspects clefs : il ne faut jamais rester trop longtemps dans une même société, éviter les périodes de chômage, rester dans le cœur de métier
des entreprises et ne pas rester systématiquement dans une zone de confort (se
challenger continuellement durant sa carrière).
 
La conférence sur les TIC a tenu ses promesses en termes de richesse du débat et des conclusions ; elle était d’ailleurs au même niveau que le forum Atuge France dans sa globalité. Placé, cette année, sous le thème « Education et Employabilité, Comment se préparer aux enjeux de demain ?» le forum de l’Atuge touche encore une fois un sujet d’actualité nationale en Tunisie. Mais ce n’est pas fini, l’Atuge Tunisie a assuré, le 30 Juin, la deuxième manche. C’est à l’hôtel Sheraton à Tunis qu’elle a regroupé professionnels, universitaires et jeunes diplômés autour d’une même table.

La Grèce : un pays de la zone Euro est, désormais, de même niveau de crédibilité financière que l'Angola ou le Bangladesh

Standard & Poor's a abaissé de trois crans la note de la dette souveraine de la Grèce, jugeant le risque de défaut accru. Soit la plus faible note accordée par S&P à un pays dans le monde (de "B" à "CCC", et l'a assortie d'une perspective négative). Désormais, un pays de la zone Euro est de même crédibilité financière que l'Angola ou le Bangladesh. La note est reflète la faillite et le le haut risque de défaut de payement. Et Pourtant, la Grèce a emprunté aujourd'hui 1,625 milliard d'euros à six mois, à un taux de 4,96% en légère hausse par rapport à celui qu'elle avait obtenu lors de la dernière émission similaire d'obligations il y a un mois, a annoncé l'agence de la dette publique. Ceci dit que les investisseurs croient tjrs à un plan de sauvetage renforcé de la part de l'UE.
Trois solutions sont aujourd'hui sur la table des financiers tunisiens :
Rééchelonnement des remboursements 
Cette solution a été formulée hier par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et semble tenir la corde. Ce dernier propose aux créanciers privés d'échanger les obligations d'Etat grecques en circulation contre des obligations à maturité rallongée de sept ans. Le ministre part du principe que les créanciers privés doivent apporter « une contribution chiffrée et substantielle à l'effort de soutien » à la Grèce. Wolfgang Schäuble ajoute que ces détenteurs privés de titres de la dette grecque doivent être laissés libres d'adopter ou pas cette solution. L'Association bancaire allemande n'est pas opposée à cette proposition. Les banques allemandes et françaises détiennent près de 70 % de la dette grecque contractée à l'étranger. Hier, l'entourage de Jean-Claude Juncker affirmait que cette solution emportait l'adhésion de la quasi-unanimité des pays de la zone euro. Derrière l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, l'Autriche, le Luxembourg et la Slovaquie seraient favorables à la solution allemande. Problème : l'échange de dette a toutes les chances d'être qualifié de défaut par les agences de notation car elles sont pénalisantes pour le créancier. Or, un défaut pourrait affecter en chaîne les autres dettes européennes. Il mettrait aussi à genoux le système bancaire grec, riche en dette domestique. La BCE, qui détient 45 milliards d'euros d'obligations d'Athènes, est farouchement opposée à l'idée de Wolfgang Schäuble.

renouvellement des prêts 
Connue sous le nom d' « initiative de Vienne », cette solution est préconisée par la France. L'Italie et l'Espagne la suivraient. La BCE et le FMI n'y seraient pas opposés. L'initiative de Vienne se fonde sur l'engagement volontaire des créanciers privés de renouveler leurs prêts pour des titres de même durée dès que les obligations qu'ils détiennent arrivent à échéance. Les agences de notation préviennent que même cette issue pourrait être taxée de défaut. Elles doutent du caractère réellement volontaire d'une telle initiative. Bart Oosterveld, le responsable du risque souverain chez Moody's, déclare qu'« il est difficile d'imaginer que, dans les circonstances actuelles, les créanciers privés pourraient faire volontairement une chose pareille». Pourtant, plusieurs experts, à l'image de Jean-François Robin, chez Natixis soulignent que le volontariat pourrait être encouragé par des éléments incitatifs : les taux d'intérêt pourraient être sensiblement plus élevés que les actuels. Ou encore les revenus des privatisations qu'Athènes réalisera pourraient être utilisés en garantie des nouveaux titres de la dette grecque émis par syndication. Les experts comptent au minimum sur un renouvellement des prêts de 30 milliards d'euros dans les trois ans. « C'est du maquillage qui ne permettrait que de gagner du temps », objecte un analyste de crédit. Un maquillage qui aurait pourtant l'avantage d'être indolore pour les banques grecques et européennes.

refinancement intégral par le fmi et les européens 
La solution préférée par la BCE serait de financer l'intégralité des besoins de la Grèce par de nouveaux prêts du Fonds européen de stabilité financière et ou par des prêts bilatéraux, sur le modèle du programme d'aide actuel. Le tout en échange d'engagements stricts et vérifiables d'Athènes à accomplir tout le nécessaire pour redresser les comptes publics, en particulier un programme très ambitieux de privatisations. Cette solution est en perte de vitesse. Elle se heurte à l'hostilité des parlements des pays les mieux notés par les agences de notation à un soutien trop généreux aux pays dits du « Club Med ».

défaut de la dette 
Cette solution est écartée par tous les protagonistes, Grèce en tête. En revanche, la réduction du montant remboursé de la dette (« hair-cut ») a bonne presse auprès des fonds spéculatifs et des banques d'affaires anglo-saxonnes. Ceux-ci sont les grands acteurs du marché de gré à gré des contrats d'assurance contre le défaut de la dette, les « Credit Default Swaps » (CDS).