2011-06-26

Tunisie : Nearshore, Offshore versus Onshore, Outshore

L’externalisation offshore/nearshore est un sujet abordé à plusieurs reprises dans le débat public. Le positionnement de la Tunisie sur la chaine de valeur, le rendement de ce secteur par rapports à la résorption du chômage, la maitrise des langues sont des éléments déjà identifiés. Il reste qu’avec des prévisions à 160 Milliards de dollars en 2012, le marché de l’externalisation offshore présente un gisement important de croissance économique.
La Tunisie d’après la révolution a montré au monde entier qu’elle est entrée de plein pied dans l’ère du numérique, qu’elle est à la pointe des technologies de communication, et que sa jeunesse instruite est son fer de lance. D’ailleurs, les services d’externalisation ont été très peu perturbés par les évènements de janvier. Ces évènement sont désormais resté dans le cercle social et politique et ont assez peu débordé ailleurs.
L’offsohore n’est pas nouveau en Tunisie. Du coup, il serait utile d’évaluer l’état actuel et d’énumérer les vecteurs d’amélioration. Toutefois, l’expérience de la Tunisie en Textile est de loin plus ancienne que son expérience en automative et son expérience en automative est assez différente de son expérience en informatique. D’où l’intérêt de la catégorisation que je propose ci-dessous. A chaque catégorie, je mets en exergue l’importance de maitriser la chaine de bout en bout (à mon sens, il s’agit d’un pallier supérieur de maturité)
1. Des secteurs assez anciens qui ont atteint la maturité (ou presque) : le textile (en tête de liste), le cuir et les chaussures, les industries mécaniques et électriques.
Etat actuel : Malgré l’expérience accumulée, nous ne maitrisons que des bouts de la chaine 

- En textile, on sait faire de la confexion mais nous sommes assez faible à la coupe et trop faible à la fabrication des matières de base du genre boutons, tirettes et m tissu). 

==> Vecteur de croissance : la maitrise de la toute la chaine de bout en bout (d’autant plus que les investisseurs tunisiens dans ces secteurs disposent de réseaux et de capitaux pour le faire. Donc, il faut absolument les inciter. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux se positionne dans une zone de confort et de satisfaction).
- De m pour les cuir et chaussures 

==> Vecteur de croissance : la maitrise de toute la chaine de bout en bout (améliorer la fabrication des semelles en quantité et en qualité. Nous sommes assez loin sur ce vecteur)
- L’industrie électrique et mécanique : vue la taille de l’économie et l’avancée qu’ont plusieurs pays dans l’outsourcing il ne nous sera pas possible de maitriser la chaine de bout en bout dans le futur proche.
==> Vecteur de croissance : le passage de la fabrication de composants vers la fabrication d’équipements. (ne pas se contenter de fabriquer des filtres, des cables et des circuits électronique uniquement mais aussi fabriquer et livrer des moteurs de véhicule par exemple)
2. Des nouveaux secteurs à forte croissance (secteurs d’avenir) : Les énergies renouvelables, la banque, la finance, l’assurance et les télécoms
Il s’agit de secteurs à très fortes capacités d’employabilité et à très bonne facturation. MAIS, difficilement transférable notamment pour la partie métier.
Etat actuel : nous avons réussi d’attirer les métiers support mais très rarement le coeur du métier
==> Approche : travailler, encore, sur le volume sur le court et le moyen terme. + travailler sur des niches sectorielles (des sujets d’innovation et de recherche) sur le long terme. Ceci nous permettra de s’imposer et de forcer la maitrise de tte la chaine.
3. L’informatique : (vue sa spécificité, je classe ce secteur dans une catégorie séparée)
Constat : Trop de TMA, TRA et/ou de réalisation nous ne permet pas de lancer une véritable industrie informatique. 

La bureaucratie et/ou les soucis de l’infrastructure (en dehors des poles dédiés) tue les projets et entrave notre capacité opérationnelle. 

Vecteur de croissance : maitriser le turnover important des compétences en valorisant l’expérience et en moinaitisant la fidélité. 

Lancer des projets phare nationaux exportable dans un second temps. 

Passer de la TMA, TRA et/ou réalisation à la maitrise de la chaine de bout en bout.

==> Maitriser la chaine de bout en bout
Je souhaite aussi sensibiliser les intervenants quant aux point suivants :
1. Le nouveau discours et le nouvelle argumentation à présenter à nos clients potentiels (de nouveaux slogans qui seraient en phase avec les exigences de l’après révolution). Désormais, les arguments d’hier du genre stabilité sécuritaire et politique et le bas coût ne sont plus en phase avec les exigences de la phase que traverse la Tunisie.
2. Quels changements d’approche en cas où il y aurait un changement politique et idéologique en Tunisie ? Je pense notamment au courants politiques qui ont été exclus à l’époque ZABA dont les communistes, les théocrates et les nationalistes.

Le changement d’approche serait, désormais, de réduire la "fuite" des investisseurs qui ne nous partageraient plus les m valeurs d’avant et de booster la croissance pour les nouveaux investisseurs qui sont sur la m longueur d’onde que la nouvelle idéologie politique.
C'est bien la maitrise de la chaine de bout en bout qui favorisera l’épanouissement. Parce que mettre des diplomés d’IHEC ou des ingérieurs qui ont fait prépa pour faire du support métier/techique ou pour faire du test est de loin le garant de l’épanouissement. Il ne faut être inquiet de les trouver une année après crier dans la rue, crier leur intelligence, leurs, sacrifices (et parfois celle de leurs familles) et leurs perspectives "sacrifiés". Le bout en bout est désormais une valorisation d'une intelligence en mouvance perpétuelle. Pour cette jeunesse les études ont depuis longtemps et pour toujours un ascenseur social et économique. A bon entendeur Salut !

1 comment:

  1. Je pense aux exonérations fiscales de longue durée accordées aux IDE sans engagements de

    résultats en termes d’effort de réinvestissement et d'employabilité.

    A mon sens, il est temps de classer les IDE en catégorie et d'accorder les avantages fiscaux selon ce découpage (voire même la mise en place d’un système de Bonus/Malus annuel).

    Plusieurs critères pourraient servir pour la détermination des catégories :

    - Le pourcentage de réinvestissent des sommes gagnées grâce aux avantages fiscaux

    - Le nombre de nouveaux postes d'emploi créés

    - Le taux de croissance réalisé

    - Le taux d'encadrement

    - Le budget alloué à la formation

    - Le taux de turnover

    - La participation aux transfert de compétences notamment pour des secteurs stratégiques et/ou à forte employabilité (NTIC, Energies renouvelables, Aéronautique, Finance, etc)

    - Les conditions de travail

    - La participation à l'effort citoyen notamment par des fondations

    - L'emplacement géographique

    - Obligation de réinvestissement dans les zones défavorisées après une présence de 15 ans, etc.

    Je pense aussi aux investisseurs nationaux qui profitent des avantages fiscaux dédiés à l’encouragement du recrutement des nouveaux diplômés. Plusieurs Chefs d'entreprises profitent de cette manne pour faire recours au travail précaire. D'où la nécessité de renforcer le contrôle et réajuster la réglementation.

    Une politique d'avantage fiscaux juste est bien celle qui favorise la croissance, l'employabilité et la répartition seine de l'investissement sur l'ensemble du territoire de la république.



    Certainement, il aura d'autres contraintes à prendre en compte pour le cas des IDE notamment l'attractivité du site Tunisie et le son compétitivité vis à vis à ses concurrents directs dans la Méditerranée (Maroc, Romanie, etc). Il s'agit et déjà de critères supplémentaires.
    Approche : énumérer les critères, dresser une matrice, établir des scores et Arbitrer au cas par cas en cas de besoin.
    Désormais je n'ai pas les données nécessaires..


    les IDEs ne sont intéressants pour le pays que lorsqu'ils sont exportateurs, par souci d'auto-rémunération du capital sur la VA export (en devises). Quant aux IDE on-shore (cimenteries, télécom, IAA, ICh, ...), ils coutent plus chers que les Dettes extérieures.


    Effectivement, j'approuve. Et là on trouve un critère supplémentaire. D'ailleurs, c pour ça que je parlais d'un score (à calculer suivant des coefficients pondération à affecter aux critères énumérés). LEs plages des scores calculés permetraient dans un second temps le découpage en catégorie.Toutefois, on ne doit pas "insulter" les IDE partiellement et/ou non exportateurs dès lors qu'il s'agit d'un métier qu'on ne maitrise pas ou d'une industrie que nous n'arriveront pas à mettre en place par nos propre moyens ou capacités.

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