2011-08-19

Les bourses de la planète dévissent sur fond de crainte sur la croissance dans le monde

La journée était cauchemardesque sur les Bourses mondiales. La tempête qui affecte les places financières depuis environ un mois a redoublé d'ampleur : l'indice large paneuropéen, le Stoxx 600, a chuté de 4,77 %, son plus fort recul depuis mars 2009. Depuis le début du mois, il a perdu presque 15 %. Le CAC 40 a dégringolé de 5,48 %, effaçant la quasi-totalité de son rebond du debut d ela semaine. Francfort a plongé de 5,82 %, du jamais-vu depuis 2008. Stockholm a même fondu de 6,73 %. L'ouverture dans le rouge de Wall Street a porté le coup de grâce ; le S&P 500 a terminé sur une baisse de 4,46 %, le Dow Jones a perdu 3,68 %. Le VIX, l'indice de volatilité, a brutalement remonté : il s'établissait à 43,41 % à la clôture.
Le marché s'inquiète de plus en plus de voir la croissance mondiale chanceler, après tout une série d'indicateurs négatifs, ces dernières semaines -tel le PIB en zone euro, mardi. Jeudi, les doutes sur la conjoncture ont été exacerbés par des indicateurs américains. Les marchés, d'ores et déjà en mode panique, sont très sensibles aux données macroéconomiques (surtout celles venant des USA).
L'activité manufacturière de la région de Philadelphie s'est effondrée en août, atteignant son plus bas depuis mars 2009. L'indice de la Fed de Philadelphie est ressorti à - 30,7, alors que les économistes pariaient sur une légère hausse. C'est une grosse surprise. Les investisseurs sont d'autant plus sensibles à cette statistique qu'elle est l'une des premières pour le mois d'août.
Les autres indicateurs publiés ont également pour la plupart déçu. Sur le marché du travail et l'mmobilier, deux faiblesses de pays de l'Oncle Sam, les demandes d'allocation chômage ont augmenté plus que prévu et les reventes de logements ont rechuté le mois dernier.
Les grands brokers ont abaissé tour à tour leurs anticipations sur l'économie et les marchés. Morgan Stanley a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale à 3,9 % cette année (contre 4,2 % initialement prévu) et à 3,8 % en 2012 (contre 4,5 %). Les Etats-Unis et la zone euro flirtent dangereusement avec la récession (définie comme deux contractions trimestrielles consécutives du PIB), selon les économistes de la banque, même s'ils écartent ce scénario noir. Morgan Stanley évoque même une baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), l'an prochain. Deutsche Bank, de son côté, a revu sa prévision sur le PIB chinois. La veille, UBS avait modifié ses projections sur les marchés pour la fin d'année, tablant sur un Stoxx 600 à 280 points (contre 310 précédemment), et n'exclut pas un recul si le ralentissement se transformait en récession modérée, voire marquée. Goldman Sachs avait aussi révisé sa projection sur les marchés début août. Les valeurs cycliques et financières ont encore été en première ligne. L'indice bancaire en Europe a lâché 6,74 %. Barclays a chuté de 11,5 %, Commerzbank de 10,4 %. A Paris, Société Générale a dégringolé de 12,3 % (après le record avoisinant les 20 % de la semaine dernière), malgré les restrictions sur les ventes à découvert imposées la semaine dernière dans plusieurs pays, dont la France. 
Les bourses asiatiques, ainsi que le pétrole, n'ont pas fait mieux, ce matin.  A Tokyo, l'indice Nikkei 225 cédait 2,15 % à la mi-séance et Séoul plongeait de 4,49 %. Dans la matinée, Hongkong lâchait 2,48 % et Shanghaï, 1,34 %. Sydney perdait 2,83 % à la mi-journée. Le pétrole évoluait, lui aussi, en nette baisse, déprimé par la mollesse de l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial. Dans les échanges matinaux en Asie, le baril de light sweet crude perdait 1,69 dollar, à 80,69 dollars, tandis que celui du brent de la mer du Nord cédait 68 cents, à 106,31 dollars.
Un article publié au « Wall Street Journal » évoquant les inquiétudes de la Réserve fédérale américaine sur la capacité des filiales aux Etats-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidité, au cas où leurs maisons mères seraient contraintes à rapatrier brutalement des capitaux, a accéléré la baisse. L'axe Franco-allemand échoue jusqu'à présent au là où Barack Obama a échoué. Les principaux dirigeants des grandes économies du monde sont en vacances ou viennent tout juste de reprendre leurs activités. D'autre part, nous inquiétons quant au rôle de la nouvelle présidente du FMI qui a gardé le silence (ou presque) notamment comparée à son prédécesseur. Parallèlement, le sommet franco-allemand de mardi n'a pas réussi à apaiser les craintes des investisseurs. Le projet de taxation financière, aux contours flous, a contribué à peser sur le secteur financier, de l'avis de spécialistes. Les observateurs attendaient beaucoup plus; notamment une augmentation des impôts sur les grandes fortune

2011-08-11

L'impacte de la crise en Lybie sur l'économie tunisienne selon la BAD

2011 sera une année difficile pour l'économie tunisienne qui subit la crise libyenne de plein fouet. Selon un rapport de la BAD (Banque Africaine de Développement) le conflit en Libye a un impact considérable sur la reprise économique tunisienne, déjà entravée par des tensions politiques et sociales internes.
Selon la BAD, la croissance du PIB tunisien, de 3,7% en 2010, risque de tomber à 1,1% en 2011. Si on y ajoute l'impact de la crise en Libye, bien que difficile à mesurer, la croissance de la Tunisie pourrait même tomber à seulement 0,7% cette année, sleon l'organisation africaine.
A l'heure où la Tunisie est en pleine phase de transition, la crise en Libye est venue se greffer aux nombreux défis de la reconstruction. Les combats entre insurgés et forces loyales au Colonel Kadhafi divisent toujours le pays qui a vu son activité économique chuter. Et si la crise en Libye affecte terriblement le voisin tunisien, c'est que les deux pays ont misé sur des relations commerciales bilatérales étroites.
"La Libye est un partenaire commercial privilégié de la Tunisie", rappelle la BAD. Les échanges commerciaux ont atteint des records entre 2000 et 2010 avec un taux de croissance annuel moyen de 9%, pour une moyenne mondiale de 6%.

En termes de facilitation des échanges, la Tunisie et la Libye ont mis en place un guichet unique commun au poste frontalier de Ras Jedir. Ils ont également adopté un même système douanier
« Assycuda» et appliqué les mêmes procédures de dématérialisation du commerce extérieur. Les organismes d'accréditation des normes ont également été reconnus par les deux pays.
Deuxième partenaire économique de la Tunisie après l'Union européenne, Tripoli achetait 6,9% des exportations tunisiennes, principalement des produits agro-alimentaires, des matériaux de construction, du fer et de l'acier. Les importations en provenance de Libye étaient elles très largement constituées de pétrole et permettaient de satisfaire un quart des besoins tunisiens.
La Libye était aussi le quatrième investisseur arabe en Tunisie. Au cours des dernières années, les investissements libyens étaient montés en flèche. Plus d'une trentaine d'entreprises libyennes ont investi en Tunisie dans les secteurs de l'industrie et des services, créant plus de 3.000 emplois.
La Tunisie et la Libye ont donc amorcé au fil du temps une intégration progressive de leurs économies. Cette interdépendance est d'autant plus difficile à gérer aujourd'hui que la Libye impose à la Tunisie le lourd tribut de son conflit civil.
La paralysie presque totale des échanges commerciaux, le déclin des flux d'investissements, l'arrêt de la fourniture de pétrole par Tripoli entre autres ont "conduit à un ralentissement sans précédent de l'activité économique" tunisienne, selon la BAD.
Le gouvernement pourrait également jouer un rôle en assistant les entreprises les plus affectées à trouver rapidement d’autres marchés pour leurs produits, à travers un meilleur appui à la politique de diversification des destinations des exportations.
Grands consommateurs de services en Tunisie, les touristes libyens étaient en moyenne 1,5 million à y séjourner chaque année. Mais, au cours du premier semestre de 2011, sur 260.000 libyens entrés en Tunisie, 65.000 ont choisi de s'y réfugier... Un manque à gagner certain pour le tourisme, mais un petit espoir pour accroître la demande. En effet, la plupart des libyens sont des réfugiés aux ressources financières conséquentes qui consomment et investissent dans l'immobilier tunisien.
 La note n’émet aucune hypothèse sur la baisse des importations Tunisiennes en provenance de Libye car le pétrole Libyen peut être substitué par le pétrole Algérien. En effet la Tunisie bénéficiera des mêmes conditions préférentielles avec son autre voisin.

2011-08-09

Les bourses de la planète en forte baisse

La Bourse de Paris, qui avait débuté la séance en hausse de plus de 2%, termine dans le rouge : elle perd 4,68% à 3.125,19 points. Les cycliques ont été particulièrement affectées par les craintes de récession. La dégradation par S&P de la note des Etats-Unis a eu raison des marchés américains, et dans leur sillage, les bourses européennes ont fortement reculé. Les bancaires subissent de nouveaux dégagements, malgré la décision de la BCE d’acheter de la dette italienne et espagnole. C’est la onzième séance de baisse d’affilée pour le Cac 40, qui a perdu 18,7% depuis le 22 juillet.
Le CAC 40 a débuté la matinée en hausse de plus de 2%, soutenu par la décision de la Banque centrale européenne d’acheter des obligations italiennes et espagnoles sur le marché secondaire. Mais la Bourse de Paris a vu ses gains s’effriter progressivement au cours de la journée, pour terminer franchement dans le rouge, emportée par la baisse des marchés américains. Ces derniers ont été déprimés par la dégradation d’un cran de la note des Etats-Unis par Standard & Poor’s, annoncée ce week-end. L'agence de notation a également déclassé aujourd’hui deux leaders du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac.
S&P justifie la dégradation de la première économie mondiale par le niveau de la dette publique (proche de 100% du PIB), du déficit budgétaire (9% du PIB) mais aussi par des éléments politiques, à savoir les difficultés de la Maison Blanche et du Congrès à s’entendre sur une politique budgétaire viable. Les USA quittent pour la première fois le groupe des pays les mieux notés par S&P : celui-ci regroupe Singapour, le Canada, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Autriche, les Pays-Bas, la Finlande, la Norvège, le Danemark, la Suisse, la Suède, la Nouvelle-Zélande, le Luxembourg et l’Australie. Toutefois, certains analystes doutent que le Royaume-Uni et la France parviennent à conserver leur AAA. L'Hexagone a affiché un déficit budgétaire de 7,1% en 2010.
C’est la onzième séance consécutive de baisse de l’indice parisien, du jamais vu. Depuis le 22 juillet, où il a terminé à 3.842,70 points, le Cac a perdu 18,7%. Il est en baisse de 4,68% sur cette seule séance, à 3.125,19 points, dans des volumes une nouvelle fois très élevés (6,35 milliards d’euros). Il atteint son plus bas depuis le 15 juillet 2009, il y a plus de deux ans.
Plus de 200 points ont séparé le point haut de la séance du point bas. La même volatilité s’observe sur les autres places mondiales. A New York, le Vix, également appelé indice de la peur, a franchi brièvement, en fin d’après-midi, le seuil des 40%, pour la première fois depuis mai 2010. D’après les analystes, un tel niveau signale une entrée en crise. Lors de la dernière débâcle financière, au printemps de l'année dernière, l’Eurostoxx avait touché un point bas le 25 mai, quelques jours après que le Vix eût atteint un pic à 48,20%.
A Londres, le FTSE plie de 3,39% tandis qu’à Francfort le DAX s’effondre de 5,02%. A New York, le DOWJONES recule de 5,55 %, le NASDAQ de 6,90% et le S&P de 6,66%. Les valeurs bancaire en chute spectaculaire : Bank of America - 20,32 %, la Citi - 16,42 %, JPMorgan - 9,41 % et Goldman Sachs - 6,01 %.
L’euro cède du terrain face au dollar et s’échange à 1,4241. L’once d’or et le franc suisse ont atteint de nouveaux records. Sur le marché des matières premières, les cours du baril de qualité WTI perdent encore 3,46 dollars à 83,42. Les valeurs pétrolières et parapétrolières sont logiquement affectées : Vallourec s’effondre de 9,46% à 57,93 euros, Technip chute de 9,06% à 56,78 euros, tandis que Total céde 2,74% à 33,29 euros.
Les valeurs cycliques, et notamment automobiles, souffrent des craintes de récession, alors que les prévisions de croissance dans les pays occidentaux sont revues à la baisse. PSA, dont la recommandation a été dégradée à « sous-pondérer » par Morgan Stanley, chute de 9,10% à 20,37 euros. Pris dans son sillage, Renault fait même pire et dégringole de 9,26% à 28,40 euros. Michellin en pâtit et perd 8,18% à 46,94 euros.
Les valeurs financières sont toujours emportées par le courant vendeur. BNPP, qui s'est adjugé jusqu’à 7% en début de journée, glisse finalement de 3,21% à 39,31 euros. SG abandonne pas moins de 8,42% à 25,12 euros, Natixis 5,73% à 2,89 euros et CA 5,64% à 6,75 euros.
Les technologiques sont également dans la tourmente. Sale journée pour ALCATEL, qui dégringole de 9,71% à 2,22 euros et signe la pire performance du CAC. 
GDF Suez fait mieux que l’indice mais cède tout de même 2,89% à 19,82 euros. Le groupe gazier s’apprête à céder 30% de son pôle d’exploration-production au fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC) pour deux à trois milliards d’euros dans le cadre d’un partenariat stratégique, selon le quotidien Les Echos. Le groupe devrait officialiser cet accord lors de la publication des résultats semestriels, mercredi. A noter par ailleurs que HSBC a relevé son opinion à surpondérer sur GDF Suezcontre sous-pondérer auparavant, pour viser 24 euros.
A noter que demain soir (20h15), la conférence de presse de Ben Bernanke, qui n'était pas prévue initialement, sera suivie avec attention. En particulier, les investisseurs se demandent quels mots le président de la FED emploiera au sujet de la croissance américaine, et si un nouveau plan massif d’injection de liquidités, un « quantitative easing 3 » (QE 3), sera évoqué. De nombreux économistes ont toutefois mis en doute l’efficacité des plans précédents, les QE 1 et QE 2. De plus, cela pourrait créer des tensions diplomatiques avec la Chine, qui reprocherait aux USA de vouloir à nouveau déprécier le dollar pour améliorer sa balance commerciale.
Le retour au calme n'est pas nécessairement pour l'immédiat : Barak Obama a échoué a faire passer son plan d'augmeter l'imposition des plus riche de 2% (la démocratie cette fois ci n'a pas servi l'économie américaine et repeblicians et démocrates ont déjà la tête aux élections), la plupart des dirigeants de la planète sont en vacances et ne sont pas disposés à interrompre leurs vacances pour calmer les marchés, le fond Européens constituer pour acheter la dette des pays Européens en difficulté ne sera suffisant pour couvrir une défaillance de l'iItalie ou de l'Espagne, l'Allemagne fait jusqu'à présent cavalier seul (ou presque).

2011-08-05

Dixième séance consécutive de baisse, du jamais vu dans l'histoire du CAC 40

La Bourse de Paris a signé vendredi sa 10e séance consécutive de baisse, du jamais vu depuis la création du CAC 40 en 1987, plombée par la crise de la dette et les inquiétudes sur l'économie mondiale que les chiffres de l'emploi américain n'ont pas réussi à dissiper. Hier, il reculais déjà de 3.90 %.
Le CAC 40 a cédé 41,79 points (-1,26%) à 3.278,56 points, un nouveau plus bas depuis le 13 juillet 2009, dans un volume d'échanges particulièrement fourni à 7,396 milliards d'euros qui témoigne des tensions inhabituelles sur les marchés.