2011-08-08

Les bourses de la planète en forte baisse

La Bourse de Paris, qui avait débuté la séance en hausse de plus de 2%, termine dans le rouge : elle perd 4,68% à 3.125,19 points. Les cycliques ont été particulièrement affectées par les craintes de récession. La dégradation par S&P de la note des Etats-Unis a eu raison des marchés américains, et dans leur sillage, les bourses européennes ont fortement reculé. Les bancaires subissent de nouveaux dégagements, malgré la décision de la BCE d’acheter de la dette italienne et espagnole. C’est la onzième séance de baisse d’affilée pour le Cac 40, qui a perdu 18,7% depuis le 22 juillet.
Le CAC 40 a débuté la matinée en hausse de plus de 2%, soutenu par la décision de la Banque centrale européenne d’acheter des obligations italiennes et espagnoles sur le marché secondaire. Mais la Bourse de Paris a vu ses gains s’effriter progressivement au cours de la journée, pour terminer franchement dans le rouge, emportée par la baisse des marchés américains. Ces derniers ont été déprimés par la dégradation d’un cran de la note des Etats-Unis par Standard & Poor’s, annoncée ce week-end. L'agence de notation a également déclassé aujourd’hui deux leaders du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac.
S&P justifie la dégradation de la première économie mondiale par le niveau de la dette publique (proche de 100% du PIB), du déficit budgétaire (9% du PIB) mais aussi par des éléments politiques, à savoir les difficultés de la Maison Blanche et du Congrès à s’entendre sur une politique budgétaire viable. Les USA quittent pour la première fois le groupe des pays les mieux notés par S&P : celui-ci regroupe Singapour, le Canada, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Autriche, les Pays-Bas, la Finlande, la Norvège, le Danemark, la Suisse, la Suède, la Nouvelle-Zélande, le Luxembourg et l’Australie. Toutefois, certains analystes doutent que le Royaume-Uni et la France parviennent à conserver leur AAA. L'Hexagone a affiché un déficit budgétaire de 7,1% en 2010.
C’est la onzième séance consécutive de baisse de l’indice parisien, du jamais vu. Depuis le 22 juillet, où il a terminé à 3.842,70 points, le Cac a perdu 18,7%. Il est en baisse de 4,68% sur cette seule séance, à 3.125,19 points, dans des volumes une nouvelle fois très élevés (6,35 milliards d’euros). Il atteint son plus bas depuis le 15 juillet 2009, il y a plus de deux ans.
Plus de 200 points ont séparé le point haut de la séance du point bas. La même volatilité s’observe sur les autres places mondiales. A New York, le Vix, également appelé indice de la peur, a franchi brièvement, en fin d’après-midi, le seuil des 40%, pour la première fois depuis mai 2010. D’après les analystes, un tel niveau signale une entrée en crise. Lors de la dernière débâcle financière, au printemps de l'année dernière, l’Eurostoxx avait touché un point bas le 25 mai, quelques jours après que le Vix eût atteint un pic à 48,20%.
A Londres, le FTSE plie de 3,39% tandis qu’à Francfort le DAX s’effondre de 5,02%. A New York, le DOWJONES recule de 5,55 %, le NASDAQ de 6,90% et le S&P de 6,66%. Les valeurs bancaire en chute spectaculaire : Bank of America - 20,32 %, la Citi - 16,42 %, JPMorgan - 9,41 % et Goldman Sachs - 6,01 %.
L’euro cède du terrain face au dollar et s’échange à 1,4241. L’once d’or et le franc suisse ont atteint de nouveaux records. Sur le marché des matières premières, les cours du baril de qualité WTI perdent encore 3,46 dollars à 83,42. Les valeurs pétrolières et parapétrolières sont logiquement affectées : Vallourec s’effondre de 9,46% à 57,93 euros, Technip chute de 9,06% à 56,78 euros, tandis que Total céde 2,74% à 33,29 euros.
Les valeurs cycliques, et notamment automobiles, souffrent des craintes de récession, alors que les prévisions de croissance dans les pays occidentaux sont revues à la baisse. PSA, dont la recommandation a été dégradée à « sous-pondérer » par Morgan Stanley, chute de 9,10% à 20,37 euros. Pris dans son sillage, Renault fait même pire et dégringole de 9,26% à 28,40 euros. Michellin en pâtit et perd 8,18% à 46,94 euros.
Les valeurs financières sont toujours emportées par le courant vendeur. BNPP, qui s'est adjugé jusqu’à 7% en début de journée, glisse finalement de 3,21% à 39,31 euros. SG abandonne pas moins de 8,42% à 25,12 euros, Natixis 5,73% à 2,89 euros et CA 5,64% à 6,75 euros.
Les technologiques sont également dans la tourmente. Sale journée pour ALCATEL, qui dégringole de 9,71% à 2,22 euros et signe la pire performance du CAC. 
GDF Suez fait mieux que l’indice mais cède tout de même 2,89% à 19,82 euros. Le groupe gazier s’apprête à céder 30% de son pôle d’exploration-production au fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC) pour deux à trois milliards d’euros dans le cadre d’un partenariat stratégique, selon le quotidien Les Echos. Le groupe devrait officialiser cet accord lors de la publication des résultats semestriels, mercredi. A noter par ailleurs que HSBC a relevé son opinion à surpondérer sur GDF Suezcontre sous-pondérer auparavant, pour viser 24 euros.
A noter que demain soir (20h15), la conférence de presse de Ben Bernanke, qui n'était pas prévue initialement, sera suivie avec attention. En particulier, les investisseurs se demandent quels mots le président de la FED emploiera au sujet de la croissance américaine, et si un nouveau plan massif d’injection de liquidités, un « quantitative easing 3 » (QE 3), sera évoqué. De nombreux économistes ont toutefois mis en doute l’efficacité des plans précédents, les QE 1 et QE 2. De plus, cela pourrait créer des tensions diplomatiques avec la Chine, qui reprocherait aux USA de vouloir à nouveau déprécier le dollar pour améliorer sa balance commerciale.
Le retour au calme n'est pas nécessairement pour l'immédiat : Barak Obama a échoué a faire passer son plan d'augmeter l'imposition des plus riche de 2% (la démocratie cette fois ci n'a pas servi l'économie américaine et repeblicians et démocrates ont déjà la tête aux élections), la plupart des dirigeants de la planète sont en vacances et ne sont pas disposés à interrompre leurs vacances pour calmer les marchés, le fond Européens constituer pour acheter la dette des pays Européens en difficulté ne sera suffisant pour couvrir une défaillance de l'iItalie ou de l'Espagne, l'Allemagne fait jusqu'à présent cavalier seul (ou presque).

5 comments:

  1. La perspective attachée à la note souveraine des Etats-Unis pourrait être relevée à stable si l'accord bipartisan sur la réduction du déficit américain est mis en oeuvre et si les baisses d'impôts de l'ère Bush sont supprimées, a déclaré lundi le directeur de la notation souveraine de Standard & Poor's.
    Lors d'une interview accordée à Reuters Insider, David Beers a prévenu que l'agence de notation surveillerait de près si le Congrès américain se tient à ce à quoi il s'est engagé.
    S&P a privé vendredi soir les Etats-Unis de la note "triple A", leur attribuant désormais la note AA+ assortie d'une perspective négative.
    David Beers a réaffirmé qu'il y avait au moins une chance sur trois que la note souveraine américaine soit de nouveau abaissée dans les 6 à 24 mois à venir.

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  2. Le titre Société Générale chutait de plus de 20% mercredi après-midi à la Bourse Paris, alors que des rumeurs affolaient les marchés sur une éventuelle dégradation de la note française et que de nouvelles inquiétudes pesaient sur la Grèce.

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  3. Le Dow Jones gagne près de 4%. Les marchés américains rebondissent grâce à des chiffres sur l'emploi plus encourageants qu'attendu. Les valeurs bancaires et le secteur de l'énergie ont soutenu le rebond.

    Comme en Europe, Wall Street rebondit nettement ce jeudi, au lendemain d'une séance qui a vu le Dow Jones plonger de 4,6 %. Après une ouverture en progression de 1,25% à 10.854 points, le Dow Jones a accentué ses gains à la mi-journée. Il termine sur une forte hausse de 3,95% à 11.143,31 points. Le Nasdaq monte de 4,69% à 2492,68 points et le S&P 500 grimpe de 4,63% à 1172,64 points.

    Après avoir été attaquées la veille, les banques rebondissent et tirent la cote vers le haut: Bank of America reprend 6,50% à 7,21 dollars, JPMorgan Chase 6,49% à 36,60 dollars, Citigroup 6% à 30,20 dollars et Wells Fargo 5,94% à 24,24 dollars.

    Le secteur de l'énergie, lui aussi malmené hier, contribue aujourd'hui nettement à la hausse des indices, à l'image du pétrolier ExxonMobil (+5% à 71,43 dollars). Cette hausse se fait dans le sillage des prix du pétrole qui ont fini en progression sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 85,72 dollars (+2,83 dollars par rapport à la veille).

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  4. La France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique vont restreindre les ventes à découvert, une pratique spéculative complexe, afin de combattre les "fausses rumeurs" qui déstabilisent les marchés financiers, a annoncé jeudi l'ESMA, le régulateur financier européen.
    En France, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'interdire la vente à découvert de onze valeurs financières pour quinze jours, a indiqué à l'AFP son président, Jean-Pierre Jouyet. La nature des mesures dans les autres pays européens n'a pas été précisée par l'ESMA.
    Ces décisions ont été prises alors que la plupart des valeurs financières françaises sont victimes depuis mercredi de rumeurs alarmistes qui ont fait plonger leurs cours de Bourse sur des marchés déjà très nerveux.
    "Nous avons à faire face dans différents pays européens à des rumeurs qui ne sont pas fondées", a relevé le président de l'AMF, selon qui "on a voulu tester la résistance française".
    "Ces rumeurs peuvent être assimilées à des abus de marché", a averti M. Jouyet, reprenant le terme par lequel l'AMF désigne les manipulations de cours et les délits d'initié.
    "Voilà notre réponse, elle est comme toujours très déterminée et elle le sera face à tous ceux qui veulent nous tester", a-t-il affirmé en annonçant l'interdiction des ventes à découvert d'actions financières pour 15 jours.
    Les ventes à découvert sont un mécanisme spéculatif qui consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur.

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  5. La France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique vont restreindre les ventes à découvert, une pratique spéculative complexe, afin de combattre les "fausses rumeurs" qui déstabilisent les marchés financiers, a annoncé jeudi l'ESMA, le régulateur financier européen.
    En France, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'interdire la vente à découvert de onze valeurs financières pour quinze jours, a indiqué à l'AFP son président, Jean-Pierre Jouyet. La nature des mesures dans les autres pays européens n'a pas été précisée par l'ESMA.
    Ces décisions ont été prises alors que la plupart des valeurs financières françaises sont victimes depuis mercredi de rumeurs alarmistes qui ont fait plonger leurs cours de Bourse sur des marchés déjà très nerveux.
    "Nous avons à faire face dans différents pays européens à des rumeurs qui ne sont pas fondées", a relevé le président de l'AMF, selon qui "on a voulu tester la résistance française".
    "Ces rumeurs peuvent être assimilées à des abus de marché", a averti M. Jouyet, reprenant le terme par lequel l'AMF désigne les manipulations de cours et les délits d'initié.
    "Voilà notre réponse, elle est comme toujours très déterminée et elle le sera face à tous ceux qui veulent nous tester", a-t-il affirmé en annonçant l'interdiction des ventes à découvert d'actions financières pour 15 jours.
    Les ventes à découvert sont un mécanisme spéculatif qui consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur.
    Ainsi, une action vendue à découvert alors qu'elle cote 10 euros, puis achetée alors qu'elle ne vaut plus que 8 euros, rapporte à l'auteur de l'opération un gain de 2 euros.
    Cette pratique, risquée, est accusée de précipiter la chute des actions les plus fragiles et d'aggraver l'instabilité sur les marchés financiers.
    L'ESMA (European Securities and Markets Authority) a précisé dans un communiqué que l'Italie, l'Espagne et la Belgique avaient également décidé de prendre des mesures pour restreindre les ventes à découvert.
    Les autorités boursières de ces pays "ont fait cela pour restreindre les bénéfices que l'on peut tirer en diffusant de fausses rumeurs", a expliqué l'ESMA qui ne peut interdire les ventes à découvert de titres souverains qu'avec le consentement du régulateur national du pays concerné.
    Depuis mercredi, la plupart des valeurs financières françaises sont la cible sur les marchés de rumeurs alarmistes et ont subi de sévères dégringolades, de plus de 10% pour certaines.
    Ces rumeurs ont été vigoureusement démenties par les institutions visées, principalement BNP Paribas et Société Générale, ainsi que par la Banque de France et l'AMF. Après de lourdes chutes mercredi, Société Générale a rebondi de 3,70% jeudi en clôture, Crédit Agricole de 5,14% et BNP Paribas de 0,31%.
    "Il n'est pas exclu que nous ouvrions une enquête sur le cas de la Société Générale", comme l'a demandé la banque, a indiqué M. Jouyet.
    Les ventes à découvert des valeurs financières avaient déjà été interdites dans plusieurs pays pendant la crise financière de 2008-2009.
    Pour Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC, il n'est pas sûr que ce type de mesure résolve tous les problèmes. "Ca peut limiter un petit peu les mouvements, mais il y a d'autres techniques" pour spéculer à la baisse, explique-t-il. "Donc ce n'est pas la panacée pour autant".
    Pour le président de l'AMF, "nous avons des moyens de surveillance importants aujourd'hui mais il est clair qu'ils doivent être encore renforcés partout en Europe et qu'il faudra envisager une mise en commun de ces moyens au niveau européen".

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