2010-07-05

Lorsque Lagarde invente un Néologisme

La ministre Française de l'Économie Christine Lagarde a fini par inventer une néologisme en décrivant la politique française d'austérité. Il s'agit de "rilance" : "un mélange de rigueur et de relance" a affirmé la ministre. Elle a ajouté "Relance ou rigueur, ce n'est pas un choix, ce n'est pas un noeud gordien pour moi" [...] "réduire la dépense publique là où ce sera le moins douloureux pour la perspective de relance de l'activité économique". Au moment où dans d'autres pays Européens, les politiciens n'existent pas à utiliser le mot rigueur; les Français contournent ce mots en empruntant des mots moins forts. Nous pensons qu'il s'agit d'un alignement à l'attitude du premier ministre François Fillon qui a refusé d'utilisé ce terme au déclenchement de la crise grecque. Nous pensons, également, que les politiciens Français évitent de comparer l'étape actuelle à celle de l'époque François Mitterrand où réduction de dépenses publiques et hausse de la TVA ont entrainé, systématiquement l'usage du terme Rigueur. Quoi qu'il en soit, rigueur ou rilance, il s'agit de l'austérité.
En outre, le mot est quelque sort une conséquence du dernier G20. Lors de ce meeting, tous les états se sont mis d'accord sur la nécessité d'adopter des mesures d'austérité sans nuire à une croissance qui est d'ore et déjà molle et à une reprise encore dans l'œuf. Mieux, les États-Unis ont beaucoup insisté pour que les Européens ne mettent pas tous en œuvre en même temps des plans d'austérité, redoutant que cela tue la reprise. Un compromis qui reste emblématique.

1 comment:

  1. Rigueur" or not "rigueur" ? Le terme avait opposé de manière virulente le gouvernement et l'opposition en mai dernier, lors de l'annonce d'un gel pour trois ans des dépenses de l'Etat, d'une baisse de 10% des dépenses de fonctionnement et de cinq milliards d'euros d'économies sur les niches fiscales. L'opposition avait dénoncé alors un "plan de rigueur déguisé". A quoi François Fillon avait rétorqué : "Un plan de rigueur n'existe pas et n'existera pas à condition de mener notre politique". Il faut dire que le mot de "rigueur" évoque des souvenirs douloureux pour les Français, depuis la politique de rigueur mise en place à partir d'octobre 1983 par Laurent Fabius, alors ministre de l'Industrie et de la Recherche.

    Aussi, jusqu'à présent, l'exécutif se refusait totalement à l'emploi de ce mot de "rigueur", jugé trop impopulaire auprès des Français. Le 25 juin dernier, le Premier ministre affirmait encore: "Il y a des pays qui baissent les rémunérations des fonctionnaires, il y a des pays qui licencient des fonctionnaires, il y a des pays qui réduisent de façon drastique, il y a des pays qui augmentent de plusieurs points la TVA. Si on était amené un jour à mener une politique comme celle-là, oui je dirai que c'est une politique de rigueur". Et Nicolas Sarkozy a lui-même encore écarté ce terme lundi soir lors de son intervention télévisée sur France 2.

    "Rigueur" et "ri-lance"

    François Fillon a pourtant évoqué vendredi, lors d'une conférence à Tokyo, la "rigueur" mise en oeuvre par la France. Vantant devant un parterre d'hommes d'affaires japonais les mesures d'austérité lancée par Paris, le Premier ministre a déclaré : "Nous sommes très attentifs à ne pas prendre des mesures qui viendraient stopper la croissance, qui viendraient même handicaper l'effort de recherche et d'innovation. C'est la raison pour laquelle dans tous les budgets de l'Etat, le seul qui n'est pas soumis à la rigueur, c'est le budget de l'Enseignement supérieur et de la recherche".

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