Mohammed Ghannouchi a cédé. Il a annoncé ce dimanche 27 février sa démission. « J'ai décidé de démissionner de ma fonction de Premier ministre », a-t-il dit devant la presse. Avant d’ajouter : « je ne serai pas le Premier ministre de la répression ». « Je ne suis pas le genre de personne qui va prendre des décisions qui pourraient provoquer des victimes », a-t-il encore dit pour expliquer sa décision.
Deux candidats sont favoris pour remplacer Mohammed Ghannouchi et former un nouveau gouvernement. Il s’agit de Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et de Beji Caïd Sebsi, ancien Premier ministre de Bourguiba. De sources proches du gouvernement, Beji Caïed Essebsi, ancien ministre de Bourguiba, serait pressenti pour succéder à Mohamed Gannouchi. Cet avocat de 85 ans a été de 1965 à 1969, ministre de l’Intérieur puis de 1969 à 1970, ministre de la Défense et enfin ministre des Affaires étrangères de 1981 à 1986. Il été aussi Président de la Chambre des députés de 1990 à 1991. Au poste de PM, il a été amené à gérer plusieurs crises tuniso-libyennes, l’arrivée des Palestiniens en Tunisie et le bombardement du quartier général de l’OLP à Hammam Chott. A l'époque , il a réussi à gagné beaucoup de crédibilité au près de l'élite politique et des Nations Unis.
Mustapha Kamel Nabli est titulaire d'une maitrise en sciences économiques et d'un doctorat en science économique de l'Université de Californie, il est aussi diplômé de l'ENA. Maître assistant, puis professeur agrégé en économie (depuis 1980), il a assumé plusieurs responsabilités au sein de l'université tunisienne. Il a publié plusieurs ouvrages et articles. Il a aussi été nommé expert auprès de plusieurs institutions notamment la Communité économique Europenne et la Ligue Arabe; il a dirigé la section Moyen-Orient - Afrique du Nord à la Banque Mondiale. Il a été ministre du Plan et du Développement régional en 1990.
Le choix entre les deux revient à savoir prioriser la sécurité et la politque sur l'économie ou l'inverse. Il est clair que le premier a un Cv et une expérience politique très riche et le deuxième un Cv brillant en tant qu'un homme de l'économie nationale et internatioale. Si le second a un profile très semblable de Ghanouchi, le deuxième a un profil d'homme de lois et d'ordre.
Le gouvernement qui sera formé pourrait être un gouvernement de technocrates chargé de gérer la transition jusqu’aux élections ou un gouvernement d’union nationale représentant les principales forces politiques du pays. La première alternative permeterait aux leaders des partis politiques de se concentrer sur les prochaines élections et la deuxième de préparer les différents partis présents sur la seine politique de s'adhérer dès maintenant à l'après élection.