2011-02-16

Selon le FMI, la Tunisie offre plus de certitudes économiques que l'Egypte

Les perspectives économiques sont plus sûres à court terme pour la Tunisie que pour l'Egypte, a affirmé mercredi un dirigeant du Fonds monétaire international, Masood Ahmed.
M. Ahmed, directeur du FMI pour l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Asie centrale, a affirmé à la presse à Washington que ces deux économies seraient touchées par la baisse du tourisme et les réticences des investisseurs, face à l'incertitude née du changement de régime politique. "L'économie va assurément être touchée par ces troubles, en particulier par le biais du tourisme et des investissements directs étrangers", a-t-il prévenu. Mais pour lui, la Tunisie pourrait voir son économie repartir plus rapidement que l'Egypte. "Les autorités tunisiennes elles-mêmes ont dit qu'elles prévoyaient une croissance pour leur économie cette année entre 2 et 3%. Et de notre point de vue, cela semble une prévision très raisonnable", a-t-il expliqué. "Les événements sont toujours en cours en Egypte, encore plus qu'en Tunisie. Il est difficile pour quiconque de faire des projections exactes sur ce que sera l'ampleur des répercussions économiques", a-t-il poursuivi.
Il a rappelé qu'au second semestre 2010, l'économie égyptienne avait crû à un rythme annuel d'environ 5,5%. Le FMI salue régulièrement l'ouverture de ce pays au commerce international et son implantation sur les marchés européens.
Interrogé sur les atouts de l'Egypte, M. Ahmed a cité "une population dynamique, une histoire dans les infrastructures et l'industrie, le BTP, une situation stratégique" et "le tourisme". Il a appelé les deux pays, ainsi que leurs voisins arabes, à protéger les ménages les plus pauvres, notamment de l'augmentation des prix mondiaux de l'alimentation. "Il est crucial que les gouvernements aident les ménages pauvres, en particulier lors de périodes de tensions et de difficultés comme celle-ci", a souligné M. Ahmed. "Il faut des subventions mieux ciblées, et pas celles qui sont généralisées et bénéficient aux riches et aux pauvres de la même façon. De notre point de vue, une protection sociale mieux ciblée apportera une aide à ceux qui sont le plus dans le besoin", a-t-il précisé.

Karine Berger, Directrice des Etudes Economiques chez Euler Hermes, aparait plus pessimiste :"L'Egypte va plonger en récession et la Tunisie aura du mal à l'éviter. Conséquence, les populations vont continuer de s'appauvrir". Les agences de notation, qui s'inquiètent pour leurs finances publiques, ont déjà dégradé les notes de l'Egypte et de la Tunisie. ce qui est normal en période de crise où l'incertitude reigne.
Toujours, selon madame Berger, l'Afrique du Nord avait pourtant traversé la crise économique et financière sans trops souffrir. En 2010, la croissance devrait ressortir à près de 4 % en Tunisie et en Algérie, à 5,2 % en Egypte et même à 10% en Libye. Pas suffisant toutefois pour faire baisser un chômage particulièrement élevé chez les jeunes et pour réduire les inégalités. "Ces pays profitent de la mondialisation et ne cessent de s'enrichir, mais cette richesse ne profite qu'à l'élite". Reste qu'après les crise, il y aurait une période d'augmentation de l'inflation. Et donc, à cela s'ajoute une inflation galopante en raison notamment de l'envolée des prix alimentaires. En Egypte, l'inflation s'est élevée à 10 % en 2010, un niveau considéré critique par rapport aux standards internationaux.

2 comments:

  1. La Banque centrale de Tunisie (BCT) annonce jeudi dans un communiqué, qu'elle a procédé à l'ouverture d'un compte sur ses livres sous le numéro 111: «Citoyen 111», portant l'identifiant bancaire (RIB) suivant: 00 038 000 4109111000 15.
    Le Gouverneur de la BCT, M. Mustapha Kamel Nabli, avait annoncé, mercredi, la création d'un fonds indépendant de collecte de dons provenant de parties tunisiennes et étrangères, ayant exprimé leur souhait d'accorder un soutien financier à la Tunisie post-révolution.
    Ce fonds vise, précise le communiqué de la BCT "à collecter les ressources provenant des dons et contributions des personnes physiques et morales, en vue de leur utilisation dans le financement des projets de développement dans les régions, ainsi que sous forme d'assistance sociale, directement ou par le biais des associations habilitées".
    Ces personnes peuvent utiliser les moyens de paiement en vigueur: virements bancaires et postaux, chèques, ou par des versements en espèces aux guichets du siège et des comptoirs de l'intérieur de la BCT.

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  2. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui sera jeudi et vendredi en Tunisie, a insisté mardi sur la nécessité pour les nouvelles autorités mises en place en Afrique du Nord après les printemps arabes, de respecter l'Etat de droit, les minorités et le statut de la femme.
    "Ce que nous disons, c'est que nous serons vigilants sur le respect d'un certain nombre de principes, l'Etat de droit, le respect de toutes les minorités, religieuses en particulier, le respect du statut de la femme, et c'est le message que j'adresserai à nos amis tunisiens", a-t-il déclaré sur I-télé.

    "Des élections ont eu lieu au Maroc, en Tunisie, elle sont en cours encore en Egypte dans des conditions qui sont satisfaisantes. Nous n'avons pas à critiquer le résultat de ces élections qui sont le choix des peuples concernés", a-t-il redit.
    A propos de la victoire des islamistes à ces élections, il a estimé que "ce n'est pas un épisode islamiste, c'est une révolution très profonde qui secoue l'ensemble du monde arabe et même au-delà".
    "Et donc cette révolution n'aboutira pas à une solution apaisée très rapidement. Je pense qu'il faut se préparer à une période de transition qui sera longue et qui sera difficile", a-t-il dit.
    Insistant sur les aspects économiques de cette transition, il a souligné que "la situation de l'économie égyptienne était désastreuse" et "c'est là aussi que nous devons agir". Il a rappelé l'engagement pris en mai 2011 lors du sommet du G8 à Deauville pour soutenir financièrement les régimes issus des révolutions arabes.

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