2011-05-26

Tunisie : maintien du taux d’intérêt de la Banque Centrale et baisse du taux de la réserve obligatoire de 5% à 2%

Le Conseil d’Administration de la BCT (Banque Centrale Tunisienne) a passé en revue les évolutions récentes qu’a connues la conjoncture économique aussi bien sur le plan international que national, notant la poursuite de l’amélioration progressive du rythme de l’activité économique dont les prémices sont apparus à partir du mois de mars dernier.
Cette amélioration concerne notamment la production agricole et celle des industries manufacturières orientées vers l’exportation, alors que la production dans le secteur des industries chimiques a accusé une contraction sensible . Le repli des services , notamment le tourisme et le transport, s’est poursuivi et les revenus du travail se sont inscrits en baisse. Ces facteurs défavorables ont entraîné une accentuation des pressions sur la balance des paiements courants malgré l’amélioration enregistrée au niveau du solde commercial. Le niveau des avoirs en devises a continué à baisser, atteignant 10.332 MDT ou l’équivalent de 115 jours d’importation, le 20 mai courant, contre 13.003 MDT et 147 jours à la fin de 2010.
S’agissant de l’évolution des prix, le taux d’inflation s’est stabilisé au niveau de 3,1%, au terme du mois d’avril 2011, contre 3,5% au début de l’année et 4,8% au cours de la même période de l’année précédente.

En ce qui concerne le taux de change du dinar, il a enregistré, depuis le début de l’année et jusqu’au 24 mai courant, une appréciation de 3,3% par rapport au dollar et une dépréciation de 1,8% vis-à-vis de l’euro.
Au plan monétaire, la masse monétaire a connu un accroissement de 4,4% au cours des quatre premiers mois de 2011 contre 3,6% pour la même période de l’année écoulée suite à l’augmentation des créances sur l’Etat et des concours à l’économie et ce, malgré le recul sensible des créances nettes sur l’extérieur.
La liquidité bancaire a poursuivi sa contraction depuis le début du mois de mai, ce qui a entraîné un accroissement du volume de l’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire pour atteindre 1.925 MDT en moyenne quotidienne au cours de cette période.
Pour ce qui est du secteur bancaire et dans le cadre des efforts déployés pour soutenir les entreprises et préserver leur capacité de production, les banques ont continué à accorder les financements nécessaires; comme en témoigne l’augmentation de 5,4% des concours à l’économie au terme du mois d’avril 2011. Parallèlement, les dépôts auprès des banques ont connu une augmentation, au cours du mois d’avril dernier, contre une baisse en janvier et une légère progression pour les mois de février et mars.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale et de baisser le taux de la réserve obligatoire de 5% à 2%, tout en insistant sur la poursuite du soutien du système financier aux secteurs productifs et sur sa contribution active pour assurer les conditions favorables à la reprise de l’activité économique au rythme souhaité.
Ces décisions prouvent le souhait d'injection de liquidité dans l'économie réelle. La Tunisie, pays haute du G8 à dauville plaide pour des emprunts de 25 Milliards d'Euros sur 5 ans pour financer les exigences de l'étape à venir. Sachant que le plan d'investissement présenté table sur un package global de 125 Milliards $ d'investissemnt, l'effet de levier est assez important et présente un challenge économique que le pays doit lever à la période à venir. Une partie des 25 Milliards $ réclamée serait sans doute dérrigée pour le financement de la consommation et des structures de la démocratie néssante à priori pour le reste de l'année 2011 et la moitié de l'année 2012.

2 comments:

  1. Le budget de l’Etat pour l’année 2011 a été revu à la hausse pour passer de 19192 MD à 21330 MD, soit une augmentation de 11% telle que mentionnée dans le projet de loi de finances complémentaire.
    Le projet de loi de finances complémentaire a pour objectif le réajustement des ressources du budget de l'Etat, pour tenir compte de l'impact financier des mesures exceptionnelles décidées après la révolution du 14 janvier.
    Ce budget est confronté à des défis majeurs tels que les augmentations salariales et l'indemnisation de 281 entreprises économiques sinistrées et l'emploi de 700000 chômeurs.

    Les ressources du budget général de l'Etat pour 2011, proviennent à hauteur de 70% des ressources propres (14961 MD), fiscales et non fiscales. Les ressources de l'emprunt sont estimées à 5152 MD (24%) et celles des fonds spéciaux du trésor sont évaluées à 1217 MD (6%).
    Les dépenses de gestion accaparent la part du lion du budget avec 58% du budget, suivi des dépenses de développement qui sont estimées à 4181 MD, soit 13% de moins par rapport à 2010.
    Les dépenses consacrées au paiement du service de la dette publique sont les mêmes que celle de la loi des finances de 2010, soit 3414 MD.

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  2. La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a annoncé, récemment, sa décision de réduire son taux directeur d'un demi point de pourcentage pour le ramener de 4% à 3.5%.

    C'est pour la deuxième fois, depuis la révolution du 14 janvier, que la BCT procède à la réduction de son taux directeur. En juin dernier, ce taux a été ramené de 4,5 à 4%.

    Selon M. Moez Laabidi, économiste et expert en finances, cette décision est prise suite à la persistance du ralentissement économique et à l'écart du rythme de la croissance par rapport à des estimations qui tablaient sur un taux de croissance positif au cours du deuxième semestre de 2011. La BCT aspire, à travers cette décision, à contribuer à la relance de l'activité économique après un repli avéré au cours du premie


    ent un rôle dans la persistance du marasme économique et découragé les promoteurs à investir dans les régions.

    Par conséquent, la Banque Centrale a décidé, dans le cadre de sa politique monétaire, d'intervenir pour répondre aux besoins accrus des banques en liquidité, en procédant à l'injection de liquidités à travers la réduction du taux de la réserve obligatoire (TRO) à trois reprises depuis le début de l'année. Celui-ci est passé de 12,5% à 2,5% actuellement.

    Selon l'économiste, la réduction du taux directeur a pour ultime objectif de réduire le taux d'intérêt sur le marché monétaire, lequel constitue le taux de référence pour l'octroi de crédits de financement de l'économie et partant l'allègement des charges financières sur les entreprises et leur incitation à obtenir de nouveaux crédits pour développer leurs productions et créer de nouveaux projets.

    La réduction du taux directeur de la BCT aura, en plus, un impact positif sur les crédits de logement, les crédits de voitures et les crédits personnels, dans la mesure ou elle mènera automatiquement à une réduction des taux d'intérêt bancaires, a ajouté M. Laabidi.

    En ce qui concerne les éventuels risques de cette réduction tels que celui de l'inflation, l'expert évoque un changement dans l'ordre de priorités dans la conjoncture actuelle. D'après-lui, "il est plus important, dans l'attente d'une amélioration du taux de croissance, de faire face et de trouver des solutions à la récession économique que de lutter contre l'inflation".

    "Dans cette conjoncture délicate, il serait mieux pour les autorités concernées d'accepter l'affaiblissement du pouvoir d'achat que d'endurer des répercussions plus graves du repli économique telles que le chômage et la pauvreté", a-t-il avancé à ce sujet.

    Cette réduction du taux directeur, aura-t-elle un impact sur l'épargne ? Sur cette question, l'économiste a répondu que "la BCT veillera à consolider les ressources du secteur bancaire à travers la préservation (maintien du même taux) de la rémunération des dépôts sur livrets d'épargne".

    Evoquant l'éventualité d'explorer d'autres pistes pour sortir de la crise, M. Laabidi a fait remarquer que la Tunisie ne peut pas suivre l'exemple d'autres pays développés tels que les USA et le Japon qui procèdent, en cas de crises, à la réduction de leur taux directeur à 0 %. Car, contrairement à la Tunisie, ces pays sont dotés, a-t-il expliqué, de politiques monétaires très développées et de mécanismes non conventionnels pour réagir face à des conjonctures exceptionnelles. Il s'agit, entre autres mécanismes, du "Quantitative Easing", une technique utilisée en période de crise par les Banques Centrales pour créer de l'argent en augmentant la masse monétaire d'une devise.

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