2011-08-18

Les bourses de la planète dévissent sur fond de crainte sur la croissance dans le monde

La journée était cauchemardesque sur les Bourses mondiales. La tempête qui affecte les places financières depuis environ un mois a redoublé d'ampleur : l'indice large paneuropéen, le Stoxx 600, a chuté de 4,77 %, son plus fort recul depuis mars 2009. Depuis le début du mois, il a perdu presque 15 %. Le CAC 40 a dégringolé de 5,48 %, effaçant la quasi-totalité de son rebond du debut d ela semaine. Francfort a plongé de 5,82 %, du jamais-vu depuis 2008. Stockholm a même fondu de 6,73 %. L'ouverture dans le rouge de Wall Street a porté le coup de grâce ; le S&P 500 a terminé sur une baisse de 4,46 %, le Dow Jones a perdu 3,68 %. Le VIX, l'indice de volatilité, a brutalement remonté : il s'établissait à 43,41 % à la clôture.
Le marché s'inquiète de plus en plus de voir la croissance mondiale chanceler, après tout une série d'indicateurs négatifs, ces dernières semaines -tel le PIB en zone euro, mardi. Jeudi, les doutes sur la conjoncture ont été exacerbés par des indicateurs américains. Les marchés, d'ores et déjà en mode panique, sont très sensibles aux données macroéconomiques (surtout celles venant des USA).
L'activité manufacturière de la région de Philadelphie s'est effondrée en août, atteignant son plus bas depuis mars 2009. L'indice de la Fed de Philadelphie est ressorti à - 30,7, alors que les économistes pariaient sur une légère hausse. C'est une grosse surprise. Les investisseurs sont d'autant plus sensibles à cette statistique qu'elle est l'une des premières pour le mois d'août.
Les autres indicateurs publiés ont également pour la plupart déçu. Sur le marché du travail et l'mmobilier, deux faiblesses de pays de l'Oncle Sam, les demandes d'allocation chômage ont augmenté plus que prévu et les reventes de logements ont rechuté le mois dernier.
Les grands brokers ont abaissé tour à tour leurs anticipations sur l'économie et les marchés. Morgan Stanley a revu à la baisse sa prévision de croissance mondiale à 3,9 % cette année (contre 4,2 % initialement prévu) et à 3,8 % en 2012 (contre 4,5 %). Les Etats-Unis et la zone euro flirtent dangereusement avec la récession (définie comme deux contractions trimestrielles consécutives du PIB), selon les économistes de la banque, même s'ils écartent ce scénario noir. Morgan Stanley évoque même une baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), l'an prochain. Deutsche Bank, de son côté, a revu sa prévision sur le PIB chinois. La veille, UBS avait modifié ses projections sur les marchés pour la fin d'année, tablant sur un Stoxx 600 à 280 points (contre 310 précédemment), et n'exclut pas un recul si le ralentissement se transformait en récession modérée, voire marquée. Goldman Sachs avait aussi révisé sa projection sur les marchés début août. Les valeurs cycliques et financières ont encore été en première ligne. L'indice bancaire en Europe a lâché 6,74 %. Barclays a chuté de 11,5 %, Commerzbank de 10,4 %. A Paris, Société Générale a dégringolé de 12,3 % (après le record avoisinant les 20 % de la semaine dernière), malgré les restrictions sur les ventes à découvert imposées la semaine dernière dans plusieurs pays, dont la France. 
Les bourses asiatiques, ainsi que le pétrole, n'ont pas fait mieux, ce matin.  A Tokyo, l'indice Nikkei 225 cédait 2,15 % à la mi-séance et Séoul plongeait de 4,49 %. Dans la matinée, Hongkong lâchait 2,48 % et Shanghaï, 1,34 %. Sydney perdait 2,83 % à la mi-journée. Le pétrole évoluait, lui aussi, en nette baisse, déprimé par la mollesse de l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial. Dans les échanges matinaux en Asie, le baril de light sweet crude perdait 1,69 dollar, à 80,69 dollars, tandis que celui du brent de la mer du Nord cédait 68 cents, à 106,31 dollars.
Un article publié au « Wall Street Journal » évoquant les inquiétudes de la Réserve fédérale américaine sur la capacité des filiales aux Etats-Unis de banques européennes à maintenir un niveau adéquat de liquidité, au cas où leurs maisons mères seraient contraintes à rapatrier brutalement des capitaux, a accéléré la baisse. L'axe Franco-allemand échoue jusqu'à présent au là où Barack Obama a échoué. Les principaux dirigeants des grandes économies du monde sont en vacances ou viennent tout juste de reprendre leurs activités. D'autre part, nous inquiétons quant au rôle de la nouvelle présidente du FMI qui a gardé le silence (ou presque) notamment comparée à son prédécesseur. Parallèlement, le sommet franco-allemand de mardi n'a pas réussi à apaiser les craintes des investisseurs. Le projet de taxation financière, aux contours flous, a contribué à peser sur le secteur financier, de l'avis de spécialistes. Les observateurs attendaient beaucoup plus; notamment une augmentation des impôts sur les grandes fortune

4 comments:

  1. L'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, dit "prendre au sérieux" les signaux de tension sur le marché interbancaire européen, tout en assurant que la situation était moins grave qu'en 2008.
    "Des banques de certaines régions de la zone euro préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE plutôt que de le prêter à d'autres banques. Nous prenons ces signaux au sérieux", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Handelsblatt parue vendredi.
    "Mais la situation n'est pas comparable à celle de l'automne 2008 après la faillite de Lehman Brothers", la banque d'investissement américaine dont le dépôt de bilan en septembre 2008 avait déclenché la crise financière, a-t-il ajouté.
    M. Stark a également assuré que le prêt exceptionnel de 50 milliards d'euros sur 6 mois consenti le 4 août par la BCE aux banques de la zone euro, pour détendre la situation, ne serait pas renouvelé dans l'immédiat: "A l'heure actuelle, cela peut être vu comme une action unique."
    L'économiste allemand a par ailleurs exprimé son scepticisme face à la création éventuelle d'obligations communes aux pays de la zone euro, ou "eurobonds."
    "C'est une solution de façade qui envoie les mauvais signaux", a-t-il estimé.
    "Nous aurions besoin d'une Constitution européenne avec des transferts de souveraineté de tous les pays. Alors des eurobonds auraient du sens", a dit M. Stark.

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    19/08/2011 | 09:50
    BCE - Dépôts à 24 heures E90,5 milliards, prêts à E107 millions
    Les dépôts au jour le jour des banques de la zone euro auprès de la Banque centrale européenne ont représenté 90,523 milliards d'euros jeudi, après 82,194 milliards la veille, selon les données publiées vendredi par la BCE.

    Les emprunts auprès de sa facilité de crédit à 24 heures ont été de 107 millions d'euros ont été empruntés, contre 212 millions la veille.

    La BCE avait été sollicitée lundi à hauteur de 1,259 milliard d'euros, alors que les demandes ne représentaient que six millions le vendredi précédent. Cette hausse brutale suggérait l'existence de tensions sur le marché interbancaire de la zone euro mais les professionnels avaient indiqué qu'il fallait suivre la tendance sur plusieurs jours pour se faire une idée.

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  3. Le Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi un vaste programme d'austérité, destiné à compenser une croissance économique nettement revue à la baisse, censé rapporter 12 milliards d'euros de recettes supplémentaires à l'Etat en 2011 et 2012.
    Parmi les multiples mesures du plan anti-déficit, vivement critiqué par le patronat et la gauche, deux au moins marquent une inflexion sinon un tournant dans la politique de Nicolas Sarkozy : une taxe exceptionnelle sur les revenus des ménages les plus aisés et des allègements de charges moins avantageux pour les entreprises sur les heures supplémentaires.
    "Le seuil de tolérance à l'endettement est désormais dépassé", a fait valoir le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse à Matignon, à l'issue d'une ultime réunion d'arbitrage présidée par Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
    La France a "officiellement plongé dans l'austérité", a réagi le Parti socialiste, dénonçant le "cynisme" du gouvernement qui demandera "aux riches" de ne rendre "qu'un neuvième" de ce qu'il leur a donné.
    La CFDT a dénoncé un plan "déséquilibré" au détriment des salariés et FO une "logique économique (...) sous la tutelle des marchés". A l'opposé, le patronat a dénoncé dans un bel ensemble (Medef, CGPM, artisans) une augmentation du coût du travail projudiciable à la compétitivité.
    Pour 2011 comme pour 2012, le gouvernement n'attend plus que 1,75% de croissance annuelle, loin des 2% et plus encore des 2,25% attendus jusque-là pour cette année et la suivante. Cette révision était anticipée par les analystes alors que la croissance mondiale s'affaisse et que celle de la France était nulle au deuxième trimestre.
    La fiscalité sur l'alcool et le tabac sera alourdie et, grande nouveauté, les sodas seront rangés à la même enseigne au nom de la lutte contre l'obésité. A peine annoncée, cette mesure a fait hurler le puissant lobby des fabricants qui l'a jugée "inacceptable".
    L'ensemble du plan anti-déficit doit se traduire dès cette année par un milliard d'euros de recettes fiscales supplémentaires. Mais le gros des effets est attendu en 2012 avec 11 milliards d'économies et recettes additionnelles.

    François Fillon (2eD), accompagné de Roselyne Bachelot-Narquin (G), Valérie Pecresse, François Baroin et Xavier Bertrand, arrive pour sa conférence de presse sur la croissance le 24 août 2011 à Paris

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  4. La présidente du Medef Laurence Parisot dénonce le rôle joué par les Américains dans le déclenchement de la crise de la dette en Europe, estimant qu'elle avait été "orchestrée" par ces derniers pour détourner l'attention des marchés de leur propre problème d'endettement.
    "La situation s'est tendue quand la Chine a commencé à faire la leçon aux États-Unis sur leur dette. Les Américains ont sans doute voulu alors repasser le mistigri à l'Europe", a résumé la responsable du principal syndicat patronal français, dans un entretien mis en ligne dimanche par Le Figaro.
    "On a assisté à une sorte de guerre psychologique et à une tentative de déstabilisation de la zone euro", a analysé Mme Parisot, en parlant d'une "orchestration" outre-Atlantique des rumeurs sur les difficultés européennes.
    "Voyez les rumeurs sur les banques françaises, qui se sont diffusées immédiatement alors qu'elles étaient absolument infondées", a-t-elle relevé, en allusion notamment aux difficultés de la Société générale.
    "Nos banques sont parmi les plus solides au monde. Des unes de médias américains annonçaient pourtant la mort de telle ou telle et même la fin de la zone euro. Nous sommes passés d'attaques sur l'Espagne à des attaques sur l'Italie, puis sur la France, jusqu'à des rumeurs de dégradation de l'Allemagne la semaine dernière!" s'est-elle étonnée.
    "Quand des publications américaines très lues par les investisseurs et les analystes financiers titrent sur de fausses annonces dramatiques, des questions se posent", a fait valoir la responsable patronale.

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