2011-10-31

La crise des dettes de la zone Euro est loin d'être résolue : le PM Greque décide un référendum

Les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro, et plus particulièrement sur la dette italienne, semblent ressurgir ce lundi, malgré les décisions prises à Bruxelles, jeudi dernier tôt dans la matinée. Paris a terminé à -3,16%, Francfort à -3,23%, Madrid  à - 2,92% et Milan a clôturé à -3,82%. La morosité a gagné Wall Street : le Dow Jones a cédé 2,26% et le Nasdaq 1,93%. Première ce lundi : l'un des plus grands noms du courtage aux Etats-Unis, victime de la crise de la dette européenne, sur laquelle il avait massivement parié. Alors que le président chinois Hu Jintao, s'est déclaré «convaincu», son homologue américain Barack Obama a annoncé qu'il verrait Sarkozy et Merkel en tête-à-tête en marge du G20, jeudi.
A la surprise générale, le premier ministre grec George Papandréou annonce un référendum sur le plan Européen d'aide à la Grèce. Nicolas Sarkozy est consterné cette annonce. Le président français croyait avoir réglé le cas de la faillite de la Grèce et de la recapitalisation des banques lors du conseil européen de mercredi, tout en sachant qu’il fallait renforcer le fonds européen de stabilité financière et s’assurer que l’Italie n’allait pas être gagnée par la contagion de la crise. Soudain, tout est à recommencer. « Le geste des Grecs est irrationnel et de leur point de vue dangereux », estime un proche du président. M. Papandréou semble avoir été victime d’une rébellion au sein du Pasok, le parti socialiste au pouvoir grec. Le référendum grec, qui reviendrait à approuver le plan de sauvetage européen, n’aurait lieu que cet hiver, sans doute en février. D’ici là, c’est tout le plan décidé à Bruxelles qui s’effondre : comment imaginer que les banques internationales vont accepter d’effacer 50% de leurs créances si les Grecs, par référendum, décident de faire défaut ? Comment imaginer que le Bundestag allemand va voter l’octroi d’aide supplémentaire à ce pays ? Jusqu’à président, Berlin n’a fait valider que le projet de FESF. Côté français, on ne voit donc pas comment la Grèce va pouvoir vivre d’ici à ce référendum, s'il a lieu. Un rejet par la population grecque du plan de sauvetage de Bruxelles signifierait qu’il faut aller plus loin dans l’effacement de la dette d'Athènes et donc prononcer un défaut de ce pays, catastrophique pour toute la zone euro.  De source française, on indique que les Allemands sont stupéfaits et que le FMI découvre lui-aussi ce projet de référendum. Le NON au referendum est synonyme d'un défaut de la Grèce et donc une sortie systématique du pays de la zone Euro et désormais une probable chute de l'euro (autrement dit le scénario catastrophe tant redouté par les pays de la zone Euro; aucun ne pourrait à priori empêcher un effet domino).
L'annonce du premier ministre grecque pourrait avoir un effet de bombe sur les marchés des actions européens : la deuxième moitié de la dette grecque n'est plus garantie et la montée des cours remarquée à la fin de la semaine dernière pourrait très rapidement être absorbée.

7 comments:

  1. Des milliers d'altermondialistes doivent converger mardi à Nice pour une manifestation internationale dénonçant les pratiques des marchés financiers et leurs méfaits sur "les peuples", deux jours avant la tenue à Cannes d'un G20 avec 25 chefs d'Etat et de gouvernement.

    "Nous refusons de laisser aux puissants le droit d'imposer leurs solutions à des crises qu'ils ont engendrées. Des voies alternatives existent", résument les tracts des organisateurs de la manifestation, qui espèrent attirer quelque 10.000 personnes mardi sur un parcours excentré du nord-est de Nice.

    Le collectif organisateur regroupe plusieurs dizaines de syndicats et d'associations (Attac, Greenpeace, Mrap ou encore Ligue des droits de l'Homme), soutenus par des partis écologistes et d'extrême gauche. Des militants étrangers devraient faire le déplacement notamment d'Allemagne, d'Espagne ou d'Italie.

    Les manifestants ont commencé dès lundi soir à se rassembler aux "Anciens abattoirs", un centre culturel municipal ouvert pour la semaine aux protestataires, qui, outre la manifestation, organisent jusqu'à vendredi un "sommet des peuples" avec un programme très dense de conférences-débats.

    "Paradis fiscaux, qu'on les ferme", réclamait un calicot d'Attac à l'entrée.

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  2. Les Bourses européennes et Wall Street ont connu une journée noire mardi, valeurs bancaires en tête, au lendemain de l'annonce surprise d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen du pays qui a relancé les craintes sur l'avenir de la zone euro.

    La Bourse d'Athènes a chuté de 6,92%, tirée à la baisse par les titres bancaires.

    Francfort (-5%), Paris (-5,38%), Madrid (-4,19%), Milan (-6,80%), Londres (-2,21%), Zurich (-2,49%), Lisbonne (-3,68%) ont suivi la même tendance. Les actions qui ont le plus souffert sur la place parisienne ont été Société Générale (-16,23%), BNP Paribas (-13,06%) ou encore Crédit Agricole (-12,53%).

    Les banques "auront besoin d'être recapitalisées c'est inévitable et c'est ce qui inquiète le marché et fait plonger ces valeurs", a indiqué un spécialiste du secteur à Paris.

    A Francfort, Commerzbank a représenté pas loin de la moitié des échanges et a dévissé de 9,42%, tandis que Deutsche Bank a fait à peine mieux (-7,97%).

    A Madrid, toutes les valeurs ont fini dans le rouge, les banques essuyant les plus lourdes pertes.

    New York a lâché aussi du terrain: le Dow Jones a perdu 2,48% et le Nasdaq 2,89%. Comme en Europe, les valeurs bancaires ont été en première ligne avec notamment un recul de 7,99% pour Morgan Stanley, 7,66% pour Citigroup et 6,30% pour Bank of America.

    L'annonce faite lundi soir par le Premier ministre grec Georges Papandréou de la tenue d'un référendum sur l'accord visant à effacer une partie de la dette publique grecque, une fois l'effet de surprise passé, lui a valu une volée de bois vert.

    Les présidents de l'UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont appelé mardi implicitement la Grèce à respecter ses engagements à l'égard de la zone euro.

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  3. Le Premier ministre grec Georges Papandréou s'est affirmé prêt jeudi à retirer son projet de référendum sur l'euro en affirmant que la question de la participation de la Grèce à la zone euro ne se posait pas, a indiqué un communiqué de ses services.

    "Même si nous n'allons pas à un référendum, qui n'a jamais été une fin en soi (...), je salue la position du parti de l'opposition de la droite" qui s'est dit prêt à ratifier au parlement l'accord de la zone euro du 27 octobre, a indiqué M. Papandréou au conseil des ministres, cité dans le communiqué.

    Il a souligné que "la question de la participation de la Grèce à la zone euro allait de soi" et que l'enjeu était d'assurer la mise en oeuvre du plan anti-crise élaboré par la zone euro à Bruxelles la semaine dernière.

    "Si on ne respecte pas nos engagements, c'est là que cette question serait en jeu", a affirmé M. Papandréou.

    L'éventualité d'un référendum, qui a semé la panique en Grèce et dans la zone euro ces derniers jours, a été sèchement reçue mercredi à Cannes par le couple franco-allemand Angela Merkel-Nicolas Sarkozy et la patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, principaux bailleurs de fonds du pays.

    N'excluant plus une sortie du pays de la zone euro, les créanciers ont suspendu mercredi soir le versement de toute aide financière dans l'attente d'une clarification de la volonté des Grecs sur leur soutien au plan de désendettement du pays, négocié à Bruxelles par les 17 pays de la zone euro et des dizaines de banquiers.

    Le Premier ministre s'est dit prêt "à parler avec le chef de la droite (Nouvelle démocratie) Antonis Samaras pour avancer sur la base d'un (gouvernement) de consensus".

    Il a proposé que deux de ses proches, "le ministre des Transports Dimitris Reppas et son conseiller Nikos Athanassakis se chargent des négociations avec des responsables du parti de droite sur cette base".

    "Je crois en ce moment historique que les partis politiques peuvent se mettre d'accord", a souligné M. Papandréou.

    Deux heures auparavant, M. Samaras avait proposé la formation d'un gouvernement de transition qui aurait comme mission d'abord la ratification de l'accord européen avant le déroulement d'élections législatives anticipées.

    "Là où on en est arrivé avec la politique du gouvernement (socialiste), le nouvel accord sur la poursuite de l'aide à la Grèce est inévitable et il faut le garantir", a déclaré M. Samaras.

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  4. Jeudi matin, Georges Papandréou soutenait que le référendum serait avancé au mois de décembre. Jeudi après-midi, le même M. Papandréou se dit prêt à abandonner toute idée de référendum, "qui n'a jamais été une fin en soi", et envisage la constitution d'un gouvernement d'unité nationale. Devant les membres de sa majorité, jeudi en fin de journée, il ne s'est pas montré plus précis, répétant "que la décision d'organiser ou non un référendum appartenait aux Grecs".
    Juste après, à la tribune, son ministre des finances, Evangelos Venizélos, a réaffirmé sa position contre le référendum appelant à une application rapide du plan d'aide européen. Là encore, c'est un changement de position soudain puisque dans un premier temps il appuyait l'idée du référendum.
    Jeudi matin encore, M. Papandréou, convoqué à Cannes par les leaders de la zone euro, en était à élaborer la question du référendum. Elle aurait porté sur l'appartenance ou non de la grèce à la zone euro. "L'enjeu est de savoir si nous voulons rester dans la zone euro. C'est très clair", a-t-il assuré.

    Là aussi, le premier ministre fait volte-face. Il soutient que "la question de la participation de la Grèce à la zone euro allait de soi". La question ne se poserait que "si on ne respecte pas nos engagements", à savoir respecter le plan anti-crise élaboré par la zone euro.

    Sortir de la zone euro n'est pas si simple que ça. Cela reviendrait à quitter l'Union européenne dans son ensemble, rappelle la Commission européenne. Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre 2009, a introduit pour la première fois une clause de sortie de l'Union européenne.
    En Grèce, M. Papandréou, contesté de toute part, laisse aussi la porte ouverte à une éventuelle démission de son gouvernement. "Nous allons commencer les négociations avec l'opposition de la Nouvelle Démocratie", a-t-il dit devant les parlementaires de son groupe, en réponse à l'appel lancé par Antonis Samaras.

    Après des négociations au sein du gouvernement, M. Papandréou aurait finalement accepté de démisionner, sous la pression de son ministre des finances, à condition d'obtenir la confiance du Parlement, vendredi. Jeudi soir, s'exprimant pour la deuxième fois de la journée devant le Parlement, M. Papandréou a souligné qu'il n'était pas "inamovible" à son poste de premier ministre, mais a demandé un très large soutien au Parlement lors du vote de confiance prévu vendredi. Au fil des défections, M. Papandréou est en passe de perdre sa majorité au Parlement.

    ACCÉLÉRER LA RATIFICATION DU PLAN D'AIDE

    Un plan d'aide européen qui doit être approuvé par le Parlement grec pour être adopté. Là aussi, des voix s'élèvent pour demander l'accélération du processus. Jeudi après-midi, Evangelos Venizélos a rappelé l'urgence de la situation. Si le plan n'est pas adopté et donc l'aide non versée, alors la Grèce sera en faillite dès le 15 décembre, a-t-il déclaré devant les députés socialistes.

    M. Papandréou semble être sur la même ligne. Il l'a répété en fin d'après-midi aux membres de son parti : "Un rejet [du plan] via un non à un référendum, la tenue d'élections ou une absence de majorité en faveur du plan signifie la sortie de l'euro", a-t-il mis en garde.


    Malgré ces tourments politiques, la Bourse d'Athènes a clôturé jeudi en hausse de +1,86 %. Les investisseurs espèrent, eux aussi, la formation d'un gouvernement de consensus national.

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  5. Nicolas Sarkozy ne sait plus que faire pour endiguer la crise de l’euro. Les taux italiens ont atteint des records, signifiant la défiance des marchés financiers, tout comme l’écart de taux entrela Franceet l’Allemagne. Les Français essaient de se rassurer, en disant que ce n’est pasla Francequi est en cause : dans le sauve-qui peut général, les investisseurs achètent la dette la plus sûre, celle de l’Allemagne qui ne sera pas dépréciée en cas d’éclatement de la zone euro. Il n’empêche, l’heure ne serait plus aux solutions techniques, mais aux engagements politiques majeurs et enfin jugés crédibles par les marchés. Le simple fait que des rumeurs d’éclatements de la zone courent sur les marchés accrédite l’idée d’un doute sur la détermination de l’Allemagne, en particulier dela Bundesbank, de défendre la monnaie unique. Au sud, ni l’Italie ni la Grècen’ont de gouvernement, ce qui ne peut qu’accentuer la défiance et le libre cours à toutes les rumeurs. De plus, faute d’exécutif, l’Italie est en peine de solliciter l’aide du fonds européen de stabilité financière (FESF).

    On s’inquiète à Paris de la capacité dela BCE à contrer les marchés, qui ne cesse de s’émousser. Ses interventions deviendraient insuffisantes en raison des incertitudes politiques. L’idée à l’origine était que le fonds européens de stabilité financière prenne le relais dela BCE en rachetant de la dette des pays en difficultés. Paris a cru comprendre de son nouveau président Mario Draghi qu’il était déterminé à poursuivre cette politique sans restriction. Est-ce que cela sera suffisant ? Le doute s’instille, alors que Nicolas Sarkozy ne peut peser ni sur l’Allemagne, ni sur l’Italie, ni sur la BCE. La réponse exigée serait avant tout politique, de Rome et de l'Allemagne.

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  6. Samedi 12 novembre, jour du vote à la Chambre des députés des réformes exigées par l'Union européenne, devrait être un des derniers jours de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement. Après la perte de sa majorité, le Cavaliere n'a d'autre choix que de laisser le pouvoir.
    Pour tenter d'apaiser les esprits, le président Giorgio Napolitano, qui a annoncé en personne le départ de Silvio Berlusconi mardi, a souligné que des réformes devant réduire la dette italienne et stimuler la croissance seront adoptées "d'ici à quelques jours".

    Le président a rappelé qu'il existait ensuite deux options possibles pour entamer l'après-Berlusconi : former un nouveau gouvernement "capable d'obtenir la confiance du Parlement" ou, à défaut, "dissoudre le Parlement pour donner immédiatement le coup d'envoi d'une campagne électorale qui se déroulera dans des délais les plus brefs possibles".

    GOUVERNEMENT D'UNION OU ÉLECTIONS

    L'option d'un nouveau gouvernement de centre droit élargi aux centristes et dirigé, par exemple, par le bras droit de M. Berlusconi, Gianni Letta, est une possibilité. Mais s'il ne parvient pas à former une majorité, des élections devront être organisées dans un délai de soixante-dix jours. M. Berlusconi a d'ores et déjà indiqué qu'il ne serait pas candidat, mais qu'il soutiendrait son dauphin, Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté (PDL).

    Conscient de l'urgence, M. Napolitano a demandé "un changement dans les comportements politiques" y compris en brisant "de vieux tabous", des propos interprétés comme un appel à un gouvernement d'union nationale.

    TAUX OBLIGATAIRES AU-DELÀ DES 7 %

    La démission de Silvio Berlusconi – la troisième d'un dirigeant européen en quelques mois – s'est faite notamment sous la pression des marchés, qui refusent de prêter de l'argent à l'Italie à une taux raisonnable. Mais pour Philippe Ridet, correspondant du Monde à Rome, d'autres forces politiques et sociétales ont participé à sa chute.

    A la pression intérieure, s'est ajoutée la pression de ses partenaires européens, de la Banque centrale et du FMI. A l'occasion du dernier sommet et du G20, l'Italie a presque volé la vedette à la Grèce de M. Papandréou, confrontée aux mêmes soucis.

    Il n'y a pas que l'Union européenne qui attend avec impatience que les réformes engagées par l'Italie soient enfin "crédibles". Les marchés espéraient depuis lundi une chute du gouvernement italien. Mais, mercredi, jamais rassasiés, ils baissaient, quitte à enfoncer un peu plus le pays dans la crise. La Bourse de Milan a clôturé sur une chute de 3,78 % tandis que les taux obligataires planaient au-delà des 7 %, un record insoutenable sur le long terme.

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  7. Les banques européennes pourraient renoncer à 3.000 milliards d'euros de prêts pour renforcer leurs fonds propres, un trou énorme dans le paysage financier que pourraient se hâter de combler banques japonaises, financiers islamiques et autres fonds de pension.

    Ce seront surtout les financements de projets, du commerce maritime, de l'aviation et des infrastructures qui seront touchés, les banques réduisant leurs actifs pondérés du risque (RWA) et repensant leurs relations avec leur clientèle.

    "La façon la plus simple pour les banques de réduire leurs actifs est de ne pas reconduire les prêts aux clients à chaque fois qu'ils se refinancent", explique un banquier.

    Une banque avec 250 milliards d'euros de risque de crédit et qui veut porter son ratio de fonds propres de 7% à 9% peut procéder à une augmentation de capital de cinq milliards d'euros ou vendre 50 milliards d'euros de ces actifs pondérés des risques. Au vu des valorisations boursières déprimées, les banques sont peu incitées à lever du capital.

    "On risque de voir un trou de 1.000 à 3.000 milliards d'euros, les banques dégonflant leur bilan pour éviter une augmentation de capital", dit Simon Samuels, analyste de Barclays Capital.

    Au vu de la situation instable de la zone euro, le mouvement de dégonflement (deleveraging) s'accélère. Les grandes banques françaises, jusqu'alors dans les plus hauts rangs du classement des prêts, sont à la pointe d'un mouvement que suivent aussi leurs concurrentes italiennes, allemandes, espagnoles, néerlandaises, suisses et britanniques, expliquent des banquiers.

    Un coup de semonce avait été entendu en août
    CONSIDÉRATIONS NATIONALES

    Les banques veulent se dessaisir d'actifs en dollar, devenus plus onéreux à financer depuis que les banques et fonds monétaires aux Etats-Unis, alarmés par la crise de la dette de la zone euro, n'ont plus envie de faire affaire avec leurs homologues européens.

    De ce fait, les segments où dominent les financements en dollar - aviation, commerce maritime par exemple - et les crédits les plus longs, donc a priori assortis du plus gros risque pondéré, figurent dans la première vague des crédits abandonnés ou renégociés par les banques européennes.

    Les banques européennes détiennent dans les 42.000 milliards d'euros d'actifs (soit plus de 11.000 milliards de risque de crédit chez 90 des plus grandes banques), et les analystes de JPMorgan estiment qu'elles pourraient rétrécir leur bilan de 2.000 milliards d'euros, soit 4,7% des actifs. D'autres analystes visent un montant proche des 3.000 milliards d'euros.

    Ce mouvement de recul pourrait s'abriter derrière des considérations proprement nationales. Commerzbank a ainsi déclaré qu'elle refuserait tout prêt qui n'aide pas l'Allemagne ou la Pologne.

    "Les banques européennes vendent leur exposition à des crédits non européens, ça crée des tensions et il y a un effet de propagation", dit un banquier d'investissement d'un établissement de Wall Street.

    Les banques de la zone euro détiennent plus de 6.000 milliards d'actifs en dehors de la région, dont 1.800 milliards aux Etats-Unis et 1.000 milliards en Europe de l'Est, selon des analystes de Nomura.

    Cela veut dire par exemple que les banques espagnoles réduiraient leurs prêts au Brésil et au Mexique et que les banques françaises, italiennes et allemandes feraient de même en Europe orientale.
    CONSÉQUENCES À LONG TERME

    Les banques japonaises saisissent cette nouvelle opportunité, et c'est ainsi que Bank of Tokyo Mitsubishi a payé en 2010 plus de six milliards de dollars pour reprendre des prêts de financement de projets de la Royal Bank of Scotland.

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