La France souhaite que le secrétariat de la future Union pour la Méditerranée ait son siège sur la rive sud. La Tunisie se présente comme un candidat sérieux pour abriter le dit siège pour plus qu'un titre. Nicolas Sarkozy qui est en visite d'Etat aujourd'hui et demain en Tunisie pour promouvoir son projet UPM pourrait annoncer une telle nouvelle (La France voulait que le siège serait dans un pays de la rive sud et ce contrairement à la volenté de la Commission européenne qui milite pour que le secrétariat de la future UPM soit à Bruxelles
). L'Elysée affirme que c'est aux pays de la rive sud de se mettre d'accord entre eux quant au choix du pays. Mais la Tunisie paraît la mieux placée, à la fois du point de vue géographique et parce qu'elle entretient de bonnes relations avec l'ensemble des pays du nord et du sud de la Méditerranée, dit-on à Paris.
A propos de l'UPM, les tunisiens ont déjà avancé qu'ils ne souhaitent pas se voire réécouter une "resucée" Barcelone... Pour les rassurer Nicolas Sarkozy a plaidé hier (dans une interview à la presse tunisienne) : «Il faut que notre partenariat soit le fruit d'un véritable dialogue Nord-Sud et non un concept imposé au Sud par le Nord»...Accompagné de son épouse Carla Bruni, Nicola Sarkozy (contrairement à l'habitude des chefs d'Etat qui séjournent dans des palais de la Banlieu nord de la Capitale) s'installera à la Renaissance Hôtel à Gammarth (Banlieue Nord de la capitale) ; un hôtel de luxe qui abrite une station de thalassothérapie.
PS.: La France est le premier client de la Tunisie et son premier fournisseur. En 2007, le commerce bilatéral - favorable à la Tunisie - a atteint un niveau record de 7 milliards d'euros. Fait notable au regard de la taille réduite de sa population (10 millions d'habitants), la Tunisie entretient avec la France les rapports les plus denses de la région. On compte deux fois plus d'entreprises françaises en Tunisie qu'au Maroc, et trois fois plus qu'en Algérie. Outre le projet UPM, lors de cette visite, M. Sarkozy espère obtenir la vente d'avions Airbus à Tunis Air et la fourniture par le groupe Alstom d'équipements pour une centrale thermique (pour 300 millions d'euros, l'allemand Siemens est déjà en belle avance sur ce projet de taille). Un accord-cadre de partenariat sur le nucléaire devrait aussi être paraphé, semblable à ceux conclus par la France avec le Maroc, l'Algérie et la Libye, ouvrant la voie, à terme, à la fourniture d'une centrale nucléaire (les tunisiens ont planifié le projet pour 2020; mais il estiment qu'une Mega Centrale à la Française dépasse de loin leurs besoins). L'Agence française du développement signera sept conventions de financement pour une valeur de 140 millions d'euros. La Caisse d'Epargne doit signer de son côté avec la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), récemment privatisée, un accord sur des produits d'épargne destinés aux 600.000 ressortissants tunisiens vivant en France, dit-on de source française.