2010-09-21

Après la Tunisie, France Télécom s'implante au Maroc

France Télécom a confirmé, aujourd’hui, les informations rapportées auparavant par des sources proches d'actionnaires de l’opérateur téléphonique marocain Meditel.
L’opérateur historique français a fait savoir qu’il vient, aussi, de signer un protocole d'accord avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et FinanceCom pour racheter 40% de Médi Télécom (Meditel) et ce pour la somme de 640 millions d'euros. La transaction devrait être finalisée pour la fin de cette année sous condition de son approbation par l'autorité marocaine de régulation (ANRT). Ainsi le deuxième opérateur de téléphonie marocain fut évalué à 2.140 millions d'euros. Cette opération, évidemment, permet à France Telecom d’acquiter de droits de vote. "A la date de la transaction, France Télécom reprendra aussi 40% des comptes d'actionnaires de Médi Télécom soit environ 78 millions d'euros." déclare France Télécom dans un communiqué. Par ailleurs, Stéphane Richard, le directeur général de France Télécom, a ajouté que son groupe comptait porter sa participation à 49% d'ici à 2015. En outre, France Télécom consolidera cette participation dans Meditel par voie d'intégration globale à partir de l'exercice 2015. Ceci n’empêche que le management de l’entreprise estime que cette opération sera relutive dès 2011 en termes de cash flow par action et de bénéfice par action.
Cette action confirme les nouvelles orientations stratégiques de France Télécom : une stratégie de croissance axée les acquisitions sur les marchés émergents pour compenser une demande atone et une concurrence féroce en Europe. D’ailleurs, ça reste en phase avec l’ouverture récente de la filiale Orange Tunisie (C'est fait : Le corsentium Divona/Orange emporte la troisième licence de téléphonie en Tunisie). "Cette prise de participation dans Médi Télécom est la première concrétisation de notre nouvelle politique de croissance hors d'Europe et contribue à notre objectif annoncé de doubler notre chiffre d'affaires à horizon de cinq ans dans la zone Afrique et Moyen-Orient", a déclaré Stéphane Richard.
Cette orientation n’est pas uniquement celle de France Télécom ; plusieurs banques, grandes comptes de l’industrie et de l’énergie et des sociétés de services (Capgemini en tête de liste) étudient dans plan d’investissements massif dans ces marchés. Pour ces derniers (les SSII), elles accompagnent, naturellement, leurs clients « traditionnels ». En s’implantant au Maroc, Frnace Télécom suit les pas de son concurrent directe, Vivendi : le groupe de la marque SFR détient, depuis des années, une participation au premier opérateur téléphonique marocain « Maroc Télecom ». Mieux, il a réussi brillement a créer des synergies dans ce domaine et à étendre ses investissement au secteur des média (un secteur en pleine ébullition dans cette région du monde).
D’autre part, France Télécom, CDG et FinanceCom sont convenus d'introduire Méditel sur la Bourse de Casablanca à court-moyen terme, lit-on dans le communiqué. Stéphane Richard et des actionnaires marocains ont précisé ensuite que cette introduction en Bourse était prévue pour 2011.
Meditel, concurrent de l'ancien monopole Maroc Télécom , devrait recourir à ses propres moyens pour assurer sa croissance à la suite du départ l'an passé de deux grands investisseurs notamment l'espagnol Telefonica et le portugais Portugal Telecom. Leurs participations, de 32,2% chacun, ont été vendues en septembre au groupe marocain FinanceCom et au fonds d'investissement public CDG pour 1,15 milliard de dollars. Depuis, FinanceCom et CDG n'ont cessé de dire qu'ils accueilleraient probablement un nouvel actionnaire si cela ajoutait de la valeur aux opérations de Meditel.
Dans le monde de la finance, on entendait déjà des analystes qui disaient (avant la confirmation de la transaction) que Rabat était soucieux de voir l'opération se réaliser afin d'étoffer des réserves de change très sollicitées en ce moment.
A la clôture de la Bourse de Paris, France Télécom a fini pratiquement inchangé (+0,06%) à 16,415 euros, tandis que l'indice Stoxx regroupant les valeurs télécoms européennes a perdu 0,48%.

PS : Stéphane Richard, né le 24 août 1961, est un haut fontionnaire et dirigeant d'entreprise publique français. Directeur de Cabinet du Ministre de l'Économie Christine Lagarde, entre 2007 et 2009, il rejoint le 1er septembre 2009 la direction de l'international de France Télécom, puis est nommé le 5 octobre 2009 à la tête des opérations France et devient le numéro deux de l'entreprise. Il en est le directeur général depuis le 1er mars 2010. Il est diplômé d'HEC (promotion 1983) et ancien élève de l'école Nationale d'Administration dont il sort inspecteur des Finances.

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